L’art de rester à jour (dans son métier)

Vincent confie à l’assemblée du Creative Drink-Up! une astuce importante pour l’évolution de chacun : savoir oublier.

Au programme de ce mercredi 15 octobre :

L’art de rester à jour

Dans une société qui s’emballe et qui vit à la vitesse de la lumière, il est parfois difficile de suivre toutes les transformations que peuvent subir nos métiers. Savoir évoluer dans le temps reste sans conteste une clé majeure pour la réussite de son parcours professionnel.

Mais comment faire ? Comment bien s’adapter ? Comment se questionner sur son métier ?
Comment continuer à expérimenter tout en restant productif ? En clair, comment rester «up-to-date» sans pour autant renier ses propres méthodes et son instinct créatif ?

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Version Podcast : https://w.soundcloud.com/player/?url=https%3A//api.soundcloud.com/tracks/173299639&color=ff5500&auto_play=false&hide_related=false&show_comments=true&show_user=true&show_reposts=false

Au cours de cette troisième édition des Creative Drink Up!, Vincent Risacher, expert français de Photoshop, nous explique comment tout au long de sa carrière il a su tirer parti des transformations technologiques afin d’améliorer constamment son savoir faire.

Vincent commence par nous raconter non sans une pointe d’humour que les écoles par lesquelles il est passé, et les diplômes qu’il a obtenus n’existent plus pour la plupart. De même qu’il a obtenu un diplôme de Photographe des Industries Graphiques alors qu’il pratique le métier de Photograveur. Il a dû s’adapter de manière progressive pour évoluer dans ce secteur qui a connu plusieurs tsunamis.

Au début de sa carrière, les professionnels de l’image étaient de réels chimistes qui devaient développer et fixer les images à la main dans des bains. Neuf heures étaient nécessaires pour synthétiser les différentes couches photosensibles par exemple, ce qui prend aujourd’hui 10 ou 20 secondes avec Photoshop. Vincent pourrait se dire que ce qu’il a appris à cette époque est inutile aujourd’hui. Mais il n’en est rien, bien sûr, il n’a certes plus besoin de cette chimie, mais il a surtout appris à aimer ce métier. Cela sera le fer de lance de toute sa carrière.

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Son premier tsunami fut en 1984, lorsqu’il vu pour la première fois une image numérique sur un ordinateur. A l’époque, ces images sont obtenues via les scanners qui pèsent une tonne et le cylindre qui accueille l’image nécessite dix-sept opérations pour être changé. C’est là que la passion entre en jeu : sans celle-ci il n’aurait pas eu la patience d’apprendre à se servir de ce nouvel outil. Il compare aisément l’apprentissage de la retouche d’image à l’apprentissage de la musique : les simples curieux ne durent pas, seuls les réels experts restent, telle une élite.

Un autre choc arrive avec l’apparition des ordinateurs individuels. A l’époque, un PC ou un Mac coûtait le prix d’une voiture, soit environ 150 000 francs. Inaccessible pour les particuliers mais très peu onéreux pour les entreprises. En effet, ces ordinateurs remplaçaient des machines à un ou deux millions de francs. Une des conséquences collatérales fut la division par deux des salaires des experts tels que Vincent… Une nouvelle fois, il dût s’adapter et évoluer.

Son choix se tourne vers le diagnostic d’image, ce qui lui permis de rester expert dans un secteur. Le diagnostic repose souvent sur cette question : pourquoi ?
Contrairement à l’apprentissage où la question récurrente est : comment ?

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Vincent s’est beaucoup posé de questions et en a beaucoup posé à ses anciens professeurs, jusqu’au jour où l’un d’eux lui répondit qu’il devait “apprendre à apprendre”. Il prit conscience qu’il était possible de développer ses propres méthodes d’apprentissage. Cette révélation fut essentielle pour lui afin de continuer à évoluer dans un milieu de plus en plus peuplé, dû à la démocratisation des ordinateurs personnels.

Le matériel de travail de Vincent se renouvelle aujourd’hui jusqu’à dix fois plus vite qu’auparavant, donnant une toute autre ampleur à cette idée d’évolution. Alors qu’il avait l’habitude de travailler cinq à dix ans sur une même machine, Vincent dû s’adapter à l’apparition d’un nouveau Photoshop tous les ans en acceptant de passer une partie de son temps de production (10% environ) pour apprivoiser chaque nouvelle version de ce logiciel.

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Vincent confie à l’assemblée du Creative Drink-Up! une astuce importante pour l’évolution de chacun : savoir oublier. En effet, il conseille d’oublier les anciennes versions de Photoshop afin de (re)découvrir chaque nouvelle. Non pas qu’il faille délaisser ce qu’on a appris mais il faut être en permanence capable de remettre en question ses acquis.

Au fur et à mesure de son expérience, Vincent construit un tableau comparatif des différents moyens possibles pour corriger une image : il conseille à tous d’en faire de même. Ce tableau devient ainsi un outil à avoir en tête à chaque nouveau projet car il contient tous les points de repère du créatif pour qu’il puisse facilement envisager tous les chemins d’action possibles. Ce tableau est également utile pour ne pas oublier de corriger une image en fonction du message du client et non en fonction de son idée.Cette astuce permet à chacun d’affiner ses diagnostics et de se spécialiser.

Pour clôturer ces dires, Vincent nous résume en trois points ses conseils pour rester à jour :

S’ouvre ensuite une session de questions-réponses avec l’assemblée :

Ou s’apprend le diagnostic ?

Nulle part malheureusement, il ne s’acquière qu’avec l’expérience.

Pourquoi les créatifs utilisent-ils tous Photoshop ?

Parce qu’il n’y a aucun concurrent tout simplement. Plusieurs logiciels, très bons par ailleurs, sont apparus mais la facilité d’utilisation et l’évolution permanente de Photoshop font que tout le monde se reconnaît dedans.

Vincent Risacher nous livre un dernier conseil avant que l’assemblée continue les discussions autour d’un verre : “Il faut être pointu dans un domaine, spécialiste dans un autre et curieux dans un troisième.”

A très bientôt pour la prochaine Creative Drink-Up!

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