L’intelligence artificielle est une opportunité pour les marketeurs
Par son champ d’action de plus en plus transversal, le marketing fait face à une grande complexité. Pour les marketeurs, les technologies sont une opportunité pour se recentrer sur l’essentiel.
Alors que les entreprises commencent à peine leur transformation digitale et font face à une réorganisation parfois complexe, on peut légitimement se demander si l’arrivée ininterrompue de nouvelles technologies marketing peut être considérée comme un frein. Pour Bill Ingram, il n’en est rien. D’abord parce que les offres se démocratisent et que les solutions deviennent accessibles « briques par briques » aux entreprises, y compris celles de plus petite taille. Ensuite parce que plusieurs technologies vont sans doute faciliter la vie des marketeurs.
Dans un contexte où de très nombreuses technologies émergent, quelles sont selon vous celles qui vont être les plus importantes ?
Adobe est présent sur tous les fronts. Sur tous les segments de notre offre nous sommes en compétition avec un acteur majeur, que ce soit sur l’analytique, le social média, le DAM ou encore la gestion de campagnes marketing. Pour rester leader, nous sommes tenus d’innover partout. Maintenant, il y a quelques technologies qui, selon moi, méritent un focus particulier. C’est par exemple le cas pour la catégorisation des données de masse. Il y a un vrai challenge technologique dans le traitement des données en temps réel, que ces « Big Data » soient structurées ou non. Les marketeurs doivent aujourd’hui pouvoir prendre des décisions dans une échelle de temps qui relève désormais de la milliseconde. Le second enjeu pour nous est sans doute l’arrivée de l’intelligence artificielle et du machine learning dans le marketing.
Si on compare avec l’univers de la finance qui utilise massivement les transactions à haute fréquence et dont les conséquences sont parfois néfastes, ne pensez-vous pas que les marketeurs puissent être réticents à l’arrivée de l’automatisation ou de l’IA ?
L’idée principale ici n’est pas de remplacer le savoir-faire des marketeurs mais plutôt de supprimer les tâches qui n’ont pas de réelle valeur ajoutée. Sur la base d’algorithmes et de grilles d’apprentissage, il est possible d’automatiser un grand nombre de tâches au niveau du CRM ou des réseaux sociaux, par exemple. Les grilles d’apprentissage pourraient être basées sur des analyses comportementales permettant aux marketeurs ou aux data scientists de déterminer des suites logiques d’actions probables, au sens statistique du terme. Pour les équipes marketing, il s’agit d’une véritable opportunité pour agir plus finement auprès des clients et pour se concentrer sur les aspects créatifs du marketing.
Crédit photo : Emmanuel Vivier
Olivier Saint Leger
Durant 20 ans, Olivier a travaillé pour les plus grands titres de la presse IT française. Au début des années 90, il rejoint les pionniers du Web et se spécialise dans les NTIC. Il écrit et traduit plusieurs ouvrages, fonde une web agency ainsi qu’une agence de presse, et lance le premier magazine Internet français (Web//Master), suivi quelques années plus tard de .Netpro. Ses sujets de prédilection sont l’influence et la transformation digitale. Sur Twitter : @saintleger