La typographie, au cœur du design de l’invisible

La typographie facilite la lecture et donne la tonalité d’un document ou d’une page Web. Explications sur les enjeux de cette discipline dans l’univers des créatifs avec Michael Chaize, Worldwide Creative Cloud Evangelist chez Adobe, et Jean François Porchez, fondateur de Typofonderie et directeur typographique chez ZeCraft.

Si la forme des caractères d’un texte est perçue par le lecteur, elle n’est pas forcément visible en tant que telle. Pourtant, par ses choix de typographie, l’auteur d’un texte ou d’une page Web oriente la manière dont le lecteur va pouvoir recevoir l’information. Il définit aussi un univers, donne envie à l’internaute de rester sur une page… Grâce aux technologies mises à disposition par Adobe sur son Creative Cloud, les créatifs – professionnels, amateurs éclairés ou passionnés – peuvent se tenir au courant des nouvelles possibilités offertes par les outils graphiques et accéder à des techniques avancées qui, il y a encore quelques années, n’étaient réservées qu’aux seuls spécialistes.

Pour faciliter l’appropriation de ces outils de création, Adobe ne cesse d’enrichir l’offre en intégrant de nouveaux services ou des lieux d’échange : Typekit, qui rassemble par exemple dans une seule bibliothèque des milliers de polices de fonderies partenaires, mais aussi Aviary pour la retouche de photos… Autant de fonctionnalités qui permettent de laisser libre cours à leur inspiration typographique, de donner la bonne tonalité à leur texte, de produire une vidéo sur leur ordinateur portable ou son smartphone, de créer un site Internet attractif ou de s’adonner au lettering.
Veille des tendances créatives
Accessible par abonnement depuis mai 2012, le Creative Cloud est aujourd’hui utilisé par quelque 3,5 millions de membres. Il est progressivement devenu un outil de veille, qui permet à Adobe d’observer l’évolution des tendances et de détecter les nouveaux courants créatifs. Ce bouillonnement s’exprime notamment sur Behance, le réseau social de créatifs et de graphistes acquis par le groupe en décembre 2012, sur lequel plus de 4 millions de créatifs postent leurs projets. C’est d’ailleurs cette présence au cœur de l’écosystème créatif qui permet aux équipes d’Adobe de garder un lien plus direct avec ses utilisateurs, de mieux les comprendre et d’innover en répondant mieux à leurs attentes.

INfluencia : Quelles tendances design voyez-vous émerger sur le Creative Cloud d’Adobe ?

Michael Chaize : Grâce à Internet, beaucoup de barrières financières et technologiques sont tombées. On constate que les créatifs essaient de plus en plus de disciplines du design : de nombreux vidéastes sont issus du monde de la photo, des illustrateurs qui travaillaient sur Photoshop se lancent dans l’animation… On voit éclore des regards nouveaux, des profils plus pluridisciplinaires et, au niveau de la créativité, de plus en plus de surprises ! Dans l’état d’esprit des créatifs, il devient de plus en plus naturel de partager ses créations. Les espaces de coworking sont aussi propices aux rencontres entre compétences complémentaires.

INfluencia : Que vous inspire la créativité autour du lettering ou de l’impression typographique ?

Jean François Porchez : Avec l’omniprésence du numérique et des écrans dans notre quotidien, les supports sont devenus moins tangibles. Ces tendances se rapprochent des modes de consommation autour du fait main, du fait maison ou du rétro. Les gens ont sans doute envie de retrouver des formes graphiques et des finitions qui sont peut-être moins abouties que celles qui sont faites à la machine, mais qui ont un aspect beaucoup plus réel.

INfluencia : Quel rôle joue la typographie dans l’identité et le positionnement des marques ?

Jean François Porchez : La typographie doit à la fois marquer le territoire de la marque et être efficace. En packaging, au rayon yaourts pour enfants, on utilisera plutôt une typographie sympathique, grasse et joyeuse. Pour les produits minceur, les lettrages évoqueront la finesse pour montrer que ce que l’on mange ne fera pas grossir. Dans le nouvel alphabet que nous venons de créer chez ZeCraft pour Nespresso, la typo évoque des caractères italiens des années 1930 à 1960, et prolongent dans l’inconscient du consommateur toutes les références de la marque à ce pays sur la qualité de son café ou le nom des produits. Le plus souvent, les caractères utilisés par les marques sont très anciens. C’est leur usage qui a donné les connotations que l’on perçoit aujourd’hui. La marque perçoit cette atmosphère et les utilise, car elle souhaite proposer le bon environnement à ses consommateurs.

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