L’âge de la maturité digitale pour toutes les entreprises ?
Cela fait maintenant quelques années que je travaille dans l’univers du digital (18 ans, ouch !) et, quand je regarde en arrière, il est toujours intéressant de voir comment les rapports entre technologie et marketing ont évolué.
“Mon” évolution du digital, de 1997 à aujourd’hui
J’ai commencé à travailler dans le secteur de l’édition en 1997 où, jeune stagiaire puis chef de projet, j’étais quasiment le seul à bénéficier d’une connexion Internet dans l’entreprise au départ. A cette époque, quand je discutais avec les éditeurs, les chefs de produit ou les responsables marketing de la stratégie web à mettre en œuvre, peu d’entre eux savaient de quoi il s’agissait, et moins encore étaient ceux qui imaginaient comment cela allait transformer leur vie. Les choses ont un peu changé aujourd’hui…
Ainsi, il est intéressant de voir que l’on est passé d’un modèle de push unidirectionnel à un modèle bidirectionnel en temps réel. Qu’entends-je par‑là ? En 1997–1998, l’enjeu digital était celui de la présence : avoir son site Internet, le construire en fonction de ses audiences supposées, et mesurer son succès via le nombre de pages vues ou, pour ceux qui s’essayaient au e‑commerce, par le chiffre d’affaires généré.
Aujourd’hui, l’enjeu est celui de la réponse contextualisée et personnalisée en temps réel, pour engager directement avec son prospect ou son client, quel que soit le device.
18 ans, c‘est finalement ce qu’il a fallu pour passer d’un modèle centré sur l’entreprise à un modèle centré sur le client. 18 ans (ou un peu moins) pour arrêter de se regarder et s’intéresser réellement à celui qui fait l’effort de s’intéresser à vous…
Beaucoup d’entreprises, grandes ou petites, ne sont cependant pas encore arrivées à ce stade de maturité : parce qu’elles restent organisées en silo, parce qu’elles ne profitent pas des tonnes de données dont elles disposent pour mieux comprendre et anticiper les besoins de leurs audiences, parce qu’elles se disent : « cela a toujours très bien marché comme cela, alors pourquoi changer ? »
Réflexions et recommandation sur la maturité digitale aujourd’hui
Aussi, je voudrais rapidement partager avec vous 3 enseignements tirés de ces 18 années, et surtout de centaines de clients rencontrés et de dizaines et plus encore de projets réalisés.
1. Le digital est d’abord une affaire de personnes et de process. Plus que de technologie
Cela peut paraître étonnant venant de la part de quelqu’un travaillant chez un éditeur de solutions technologiques, mais telle est la réalité. Il faut d’abord embrasser d’un point de vue marketing et humain ce que le digital transforme dans la relation avec ses audiences. Puis mettre la technologie au service de cette nouvelle vision. On trouvera toujours une solution technologique, mais si on ne met pas, dès le départ, les bonnes personnes aux commandes et les bons process en place, le résultat sera nul.
2. Se centrer sur les clients, c’est aussi (d’abord ?) se centrer sur ses salariés
Transformer la relation avec ses clients ne peut aboutir si l’on ne transforme pas sa façon de travailler : il faut casser les silos internes, premier frein à la croissance, mais aussi former et accompagner les collaborateurs. Et leur donner les bons outils (Analytics, gestion des assets, solutions de publication online, capacité à automatiser le marketing et à lancer des campagnes rapidement, etc.) pour leur permettre de créer de la valeur ajoutée, et pas simplement pour exécuter. Il s’agit aussi d’une démarche de communication interne : nos employés sont souvent nos premiers clients. Avec les bons outils et la bonne approche, on crée de la fierté, donc on donne envie aux collaborateurs de promouvoir l’entreprise à l’extérieur.
3. Les Execs/dirigeants doivent être les premiers promoteurs du digital
Alors qu’Internet et les réseaux sociaux semblent avoir aboli les notions de hiérarchie et d’organisation pyramidale, cela est loin d’être vrai dans les faits. Le capital charismatique (comme dirait Max Weber) reste fondamental : les salariés, quel que soit leur niveau dans l’entreprise, ont besoin que leurs execs ouvrent la voie, et en particulier pour le digital. Transformer une entreprise pour l’adapter au digital passe par des actions, des discours, un engagement fort du CEO et des principaux membres du Comex. Si eux‑mêmes ne croient pas que ce soit l’avenir de leur entreprise, comment peuvent-ils impulser les changements et la stratégie nécessaire ? Ils doivent ouvrir la voie pour que le reste de l’entreprise puisse l’emprunter.
Et vous, qu’en pensez-vous ? Partagez-vous mon point de vue ? Pensez-vous que beaucoup d’entreprises sont encore loin d’avoir atteint l’âge de la maturité digitale ? Discutons-en, cela m’intéresse d’avoir votre opinion sur ce sujet ! J’en profite également pour vous recommander la lecture de « Four Advantages of a Planned Approach to Digital Maturity », un livre blanc d’Adobe publié en juillet dernier sur un thème similaire, qui offre des pistes de réflexion intéressantes.