Symposium 2015 : les marketeurs font face à une disruption exponentielle
_Olivier Saint Léger a couvert pour nous le Symposium Adobe qui s’est tenu mardi 3 novembre.
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On ne cesse de le dire : ces dernières années le marketing est le métier qui subit les transformations les plus profondes. Il était donc logique que le Symposium Adobe se transforme lui aussi : plus grand et beaucoup plus diversifié que les éditions précédentes, il a logiquement accueilli un nombre plus important de participants qui vivent de plus en plus l’intégration du digital dans leur métier.
Au programme de cette édition 2015 : le marketing ré-imaginé. Et cette refondation est désormais un exercice quotidien. Comme le soulignait justement Emmanuel Vivier (@emmanuelvivier), Fondateur associé du Hub Forum, lors de son intervention d’ouverture, « les entreprises et les marketeurs font désormais face à une disruption exponentielle et doivent composer avec plusieurs tendances fortes : un véritable Big Bang qui s’opère dans le monde de la publicité, une transformation digitale qui devient chaque jour une réalité, une expérience utilisateur qui est de plus en plus centrale et enfin un enjeu très fort sur la cybersécurité , conséquence directe de la manipulation de plus en plus importantes des données client ».
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Quelques chiffres évoqués par Fabienne Billat (@fadouce) lors de son intervention sont là pour nous rappeler combien le marketeur doit faire face à une expérience client de plus en plus digitale. Malgré cela, les entreprises tardent toujours à répondre aux attentes numériques de leurs clients. Ainsi, selon Fabienne, 6 français sur 10 effectuent des achats online alors que seulement 11% des entreprises vendent en ligne et que 10% sont présentes sur les réseaux sociaux. Pourtant, le levier économique du numérique n’est plus prouver : les entreprises les plus matures sur le digital marquent une croissance de chiffre d’affaire en moyenne six fois plus élevée que celles qui n’ont pas adopté de stratégie online.
Les marques présentes sur le Symposium ne démentent pas cette tendance. Par exemple, Marie Laloy (@mamamex), directrice du Digital et CRM chez Citroën, confirmait que 94% des acquéreurs d’automobile passent désormais par le web avant de concrétiser leur achat. De son côté Yves Tyrode (@YvesTyrode), Directeur Digital & Communication à la SNCF, estime que « dans une organisation, plus on est proche du client, plus on est ouvert au digital ». Une remarque qui souligne, une fois encore, que le client est et doit toujours rester au cœur de toutes les stratégies, qu’elles soient digitales ou non d’ailleurs.
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Dans ce Symposium le mobile, bien entendu, est également resté omniprésent aux yeux de tous. Dans un environnement qui voit le nombre de médias exploser, constituant autant de points de contact au cours du parcours client, le smartphone tient une place de choix. Il est de facto la garantie d’un touchpoint quasi permanent avec le client. Pour preuve, aujourd’hui la moitié du trafic Internet passerait par le canal mobile. Néanmoins, avoir une stratégie « mobile first » n’est pas simple pour autant. Car parler mobile, c’est avant tout parler application. Et c’est là que tout se complique. Comme le rappelait Fabienne Billat, si 62% des marques ont bien une app, après un mois d’utilisation 58% des mobinautes cesseraient de l’utiliser. Une app oui, donc, mais à condition de savoir remplir un service durable dans le temps ou de proposer des contenus de qualité au client. Une approche d’ailleurs résumée par Pierre Casanova, DG Adobe France, lors de son intervention d’ouverture, et qui considère qu’aujourd’hui le marketing repose sur deux grands piliers, à savoir le contenu et les données.
Il est donc clair que pour les entreprises l’app va donc jouer un rôle essentiel dans la stratégie marketing de demain. John Travis, VP Marketing EMEA chez Adobe, va même plus loin encore en affirmant que « The App is The Ad ». A méditer.
En conclusion, il est désormais évident que le marketeur doit faire face à des problématiques complexes qui évoluent en permanence. Il doit tenir compte d’un environnement où l’expérience utilisateur, le temps réel, la personnalisation ou encore les objets connectés vont jouer un rôle déterminant dans la stratégie digitale des entreprises de demain. Reste qu’il ne faut pas oublier les fondamentaux. Comme nous le soulignait dernièrement Frédéric Cavazza (@FredCavazza) lors du dernier Social Drink Up (http://socialdrinkup.com/edition/social-drink-up-fetent-3-ans/), il faut également faire attention à ne pas se laisser submerger par une trop forte tentation technologique. Oui, il est bon d’expérimenter. Oui, il est nécessaire d’entrer dans une ère où le numérique fait partie intégrante de la transformation des entreprises. Mais in fine tout ce qui doit être réalisé ne doit avoir qu’un seul objectif : la satisfaction client.
Et pour mot de la fin, je citerai John Travis, qui résume bien cette réflexion : « les clients se fichent de votre organisation ou de vos budgets : ils veulent une expérience client sans faille ». C’est dit.
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Retour en images sur la journée avec Aline Rollin
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Olivier Saint Leger
Durant 20 ans, Olivier a travaillé pour les plus grands titres de la presse IT française. Au début des années 90, il rejoint les pionniers du Web et se spécialise dans les NTIC. Il écrit et traduit plusieurs ouvrages, fonde une web agency ainsi qu’une agence de presse, et lance le premier magazine Internet français (Web//Master), suivi quelques années plus tard de .Netpro. Ses sujets de prédilection sont l’influence et la transformation digitale. Sur Twitter : @saintleger