Le marketing digital, à la croisée des chemins ?

Où en est aujourd’hui le mar­ket­ing dig­i­tal ? Est-on encore dans une phase de décou­verte qui néces­site d’appuyer sur la pédale d’accélérateur pour aller encore plus vite ou bien sommes-nous par­venus à un moment de matu­rité où il con­vient plutôt de s’interroger et peut-être de digér­er tout ce qui a été entre­pris ces trois dernières années ?

C’est en tout cas la ques­tion qui vient lorsque l’on écoute les inter­venants du 10ème Social Drink Up organ­isé le 15 octo­bre dernier par Adobe.

Voyons par exem­ple ce que dit Frédéric Cavaz­za, con­sul­tant chez Fredcavazza.net, spé­cial­iste du Social Shop­ping et des tech­nolo­gies émer­gentes au ser­vice du mar­ket­ing et que l’on ne peut pas accuser de con­ser­vatisme : « la course à l’innovation com­mence à être gênante pour les annon­ceurs. Les délais d’adoption sont plus longs que le rythme de créa­tion. Il n’est donc pas néces­saire d’innover mais plutôt de se tourn­er vers l’expérience client » !

Et voilà, le maître-mot est lâché ! Car si de fait l’innovation est pri­mor­diale, c’est aus­si ce que l’on fait qui va la légitimer. L’innovation se jus­ti­fie si elle sert à ren­dre ser­vice au client, à amélior­er son expéri­ence (et donc en l’accompagnant tout au long de son par­cours). Bien sûr ces change­ments oblig­ent les métiers à se réor­gan­is­er, à s’adapter car la dimen­sion tem­porelle elle aus­si a changé.

Une expéri­ence client réussie, c’est pour l’entreprise la capac­ité d’interagir en temps réel et donc d’être capa­ble de mod­i­fi­er ses proces­sus. Ce début de matu­rité, Jacques Frois­sant, PDG d’ Altaïde, spé­cial­isé dans le recrute­ment dig­i­tal le perçoit aus­si. Fini le mar­ket­ing de masse, fini le brico­lage ! Le dig­i­tal mar­keter d’aujourd’hui doit être curieux, avoir une cul­ture tech­nologique, savoir évangélis­er en interne et surtout être agile dans un univers en con­stant mouvement.

Mais quel rôle à venir pour ce CDO qui était seule­ment en voie d’apparition il y a trois ans ? Celui d’acteur clé de la trans­for­ma­tion comme le dis­ent cer­tains et comme le prou­vent sur le ter­rain Vivek Badri­nath chez Accor, Yves Tyrode chez Voyages-sncf.com ou Lubomi­ra Rochet chez l’Oréal (pour n’en citer que quelques uns) ? Ou un éphémère appelé demain à dis­paraitre et à ne faire qu’un avec le directeur mar­ket­ing car de toute façon, l’organisation sera totale­ment dig­i­tale ? Si toutes les entre­pris­es ne sont pas au même niveau, ni d’innovation ni de matu­rité toutes savent néan­moins qu’elles doivent s’engager dans cette trans­for­ma­tion dig­i­tale. Mais pas force­ment au même rythme et en menant aus­si leurs pro­pres expéri­ences à l’instar d’Axa qui a créé une véri­ta­ble start-up interne pour lancer des ser­vices de banque mobile (Soon) . Beau­coup tablent sur le Big­Da­ta ou les objets con­nec­tés pour les faire pass­er dans une nou­velle dimension.

Il est vrai que sur le papi­er, les promess­es sont grandes. Mais là encore nous rap­pelle Frédéric Cavaz­za : « cela pren­dra du temps pour être inté­gré chez les con­som­ma­teurs et pour que les entre­pris­es soient capa­bles de bien exploiter les don­nées ». Dont acte…

Pour en savoir plus sur la Drink Up : http://socialdrinkup.com/edition/social-drink-up-fetent-3-ans/

https://blog.adobe.com/media_4e45e01c8aa84fab49432cb0d24fba05cad878fc.gifFlo­rence Puyrabeau
Flo­rence Puy­bareau est Jour­nal­iste spé­cial­isée dans l’IT et dans l’économie depuis 25 ans. Après 8 ans au quo­ti­di­en La Tri­bune, elle col­la­bore depuis 2008 auprès de dif­férentes rédac­tions dans l’IT. Elle suit les grandes ten­dances que sont le Big Data, le Cloud et la sécu­rité infor­ma­tique. Elle inter­vient égale­ment dans le domaine de l’assurance, de la ges­tion des risques et des RH.