Les différentes phases de l’engagement sur mobile
Aujourd’hui, je souhaite discuter d’une des dernières études de Morgan Stanley, qui analyse différentes données liées au trafic des appareils mobile, et les comportements des consommateurs qui en découlent. Cette étude s’attache particulièrement à la notion d’engagement sur le mobile et à la grande différence existant entre la visite de la version mobile du site d’une marque et le téléchargement d’une application de marque.
Navigateur ou application : lequel est à privilégier ?
Les chiffres issus de cette étude montrent que le trafic sur navigateur mobile est 2 fois supérieur au trafic présent sur les applications mobiles, d’après des données de ComScore (dont Adobe vient d’ailleurs de racheter la technologie Digital Analytix). De plus, le cabinet d’études de la banque américaine démontre que cet écart n’a cessé d’augmenter au fil des ans et qu’il ne s’agit donc pas d’un épiphénomène.
Néanmoins, ces conclusions sont à mettre en parallèle avec une autre étude récente, de ComScore eux‑mêmes, qui indique cette fois que 87% du temps passé sur un appareil mobile est passé au sein d’une application, mais également que le temps consacré aux applications est en augmentation constante.
Ces résultats peuvent paraître contradictoires, et on peut légitimement se demander s’il est opportun de privilégier l’un des deux en tant que marque. En réalité, ces deux études mesurent des choses différences, avec des approches différentes, et correspondant à des besoins différents liés à la mobilité.
Une stratégie en deux temps à construire pour les marques
Dans ces temps passés sur mobile, on ne fait en effet pas les mêmes choses. Aujourd’hui, l’engagement mobile le plus fort a lieu au sein des applications, mais le trafic sur sites mobiles est important et en pleine croissance car il est très rare qu’on télécharge une application dès le départ. On commence généralement par naviguer, et la transition entre site mobile et application n’a lieu que lorsqu’on a été en mesure d’identifier une vraie solution à un besoin réel.
Il est ainsi essentiel de comprendre que « mobile first » ne veut pas dire « app first ». En effet, les marques ont tout intérêt à mettre en place une stratégie en plusieurs étapes pour convertir l’utilisateur mobile. Pour ce faire, la donnée, comme souvent, est la fondation de tout : étudier ses analytics pour comprendre dans quelles situations l’interaction passe par un browser sur smartphone, combien de temps dure la navigation, quels contenus/services/rubriques sont les plus consultés ou demandés, etc.
Dès lors, et dans un premier temps, l’enjeu principal est celui du premier contact, de la reconnaissance et de la création d’une relation avec le client, à travers un site optimisé pour le mobile.
C’est une phase que les marques ne peuvent se permettent de négliger : les utilisateurs ne passent pas énormément de temps sur la partie navigateur mais il s’agit du point de contact initial, de comparaison, avant de basculer ensuite dans l’application, là où l’engagement est le plus fort. Il est ainsi essentiel pour les marques de parvenir à créer une expérience adaptée et optimale, d’autant plus quand on sait qu’en moyenne, 50 à 60 applications sont présentes sur un smartphone, et que seules 5 sont réellement utilisées.
Ensuite, parce que les interactions dans le site mobile auront servi de base, il devient pertinent de développer une ou des application(s) afin d’approfondir l’engagement avec son client/prospect/audience. A travers cette application, la marque pourra développer une relation plus approfondie, plus proche, en apportant de l’utilité à sa cible : permettre d’acheter plus rapidement, de gérer des comptes, de consulter des informations, etc. Tout ce qui sert l’utilisateur final et l’engage sur la durée avec la marque, et qui donne envie de télécharger une application, mais surtout de la conserver sur son téléphone et de s’en servir régulièrement.
En conclusion, il est primordial de garder à l’esprit que, dans un univers de plus en plus « mobile first », l’engagement se transcrit sous la forme de l’application, mais que le contact initial et l’appétence pour la marque se concentrent d’abord sur le site mobile. Ce qui explique au final qu’il peut y avoir beaucoup de gens qui naviguent sur les sites mobiles, mais que la majorité du temps passé l’est dans des applications !
Et pour vous, quelle est la stratégie mobile idéale ? Avez-vous tendance à privilégier le site mobile ou plutôt l’application ? N’hésitez pas à partager vos expériences au sein des commentaires.