Une ode à la femme – Lucie Brémeault, photographe mode et beauté

Pour moi, une photo est réussie quand on est subjugué par la beauté et le charme de la femme photographiée.

Lucie Brémeault a participé à la célébration du 25ème anniversaire de Photoshop : son projet pour #PS25Under25 est ici

Mission : révéler le potentiel beauté de ses modèles.

Lucie Brémeault - First Love
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La photo pour Lucie Brémeault a d’abord été une histoire de famille. Du haut de ses 25 ans, c’est sa propre histoire qu’elle écrit aujourd’hui en se faisant un nom dans ce monde très sélectif de la photographie de mode et de beauté. Les photos de Lucie Brémeault sont un écrin de douceur et de perfection, dans lequel la photographe veut sublimer la beauté des femmes. Sélectionnée pour le prochain concours international de la photographie de mode à Cannes, Lucie Brémeault revient pour nous sur son travail.

— Propos recueillis pour Pixelcreation.fr

Vos débuts dans la photographie ?

Père ancien photographe, mère ayant travaillé dans une école de photo, je suis arrivée tout naturellement à la photographie. Adolescente, je photographiais à peu près tout. En quittant ma Bretagne natale pour Paris à 18 ans, j’ai commencé à photographier les monuments et les musées pour un site sur le tourisme de luxe. J’ai fait un passage éclair dans une école de photographie, trop scolaire à mon goût, mais qui m’a aidé à trouver ma voie : la photo de mode/beauté. C’est à partir de ce moment-là que j’ai eu envie d’en faire mon métier et d’approcher une photographie esthétiquement irréprochable.

Comment caractériseriez-vous votre travail ?

C’est difficile, mais si je prends un peu de recul sur mes images, il est clair que je souhaite rendre les femmes belles et désirables. J’aime pousser le potentiel beauté de chacune de mes modèles au maximum. Pour moi, une photo est réussie quand on est subjugué par la beauté et le charme de la femme photographiée. Dans mon travail photographique, j’ambitionne de réaliser une ode à la femme. La photo beauté demande aussi une technique et une esthétique impeccables : lumière, maquillage, retouche, tout doit être excellent et irréprochable pour obtenir une photo réussie. J’aime cette idée de challenge et de difficulté. La lumière est primordiale pour réussir sa photo : même avec un sujet à priori banal, une lumière travaillée ou capturée au bon moment va le sublimer.

Comment appréhendez-vous le besoin de votre client ?

Je cherche à comprendre ce qu’il a aimé dans mon travail et ce qu’il désire obtenir. On peut s’aider d’images d’illustrations, de couleurs, d’idées pour arriver à ce que l’on souhaite. J’ai la chance d’avoir des clients qui me font confiance et ne m’imposent pas trop de limites. Si le thème est cohérent et bien défini, le travail se passe sans problème.

Quelles sont vos influences, vos références créatives ?

Je suis très influencée par le cinéma. Étrangement, dans ma vie privée, je passe plus de temps à regarder des films que des expos photos. Je suis subjuguée par le travail de Wong Kar Wai qui a été pour moi une énorme source d’inspiration dans les couleurs ; j’adore le côté glauque (dans le sens de la couleur) des thrillers des années 90 qui me transportent beaucoup ; les films en noir et blanc à l’image travaillée – comme Citizen Kane qui possède un contraste extraordinaire – me poussent à essayer de nouvelles choses. En photographie, Demarchelier et Tyen m’éblouissent mais je pense aussi à Sebastiao Salgado qui me donne presque les larmes aux yeux quand je regarde son travail. Je m’inspire aussi beaucoup du travail d’autres photographes, moins connus ou amateurs, lors de recherches personnelles.

Vos travaux personnels nourrissent-ils votre travail professionnel ?

Même si – lorsque vous travaillez pour un client – vous êtes plus sobre dans vos images, votre lumière, vos cadrages, votre style viennent de vos recherches personnelles et de vos années d’essais et de tentatives. Les travaux personnels sont indispensables à ce métier, ils occupent la plupart de mon temps, même si j’ai pris la décision d’être plus sélective dans mes projets. Je me suis beaucoup intéressée aux couleurs ces deux dernières années et le côté brut du noir et blanc me manque. Donc attendez-vous à en voir très prochainement !

Pouvez-vous décrire votre façon de travailler, depuis le brief ou l’idée jusqu’à la livraison finale de votre création ?

Pour mes projets personnels, je pars généralement d’une envie, d’une image, ou d’un thème. Avec le maquilleur ou la maquilleuse, nous allons alors chercher ensemble les images d’inspiration qui vont nous aider à nous comprendre mutuellement et à définir une direction ainsi que le résultat final attendu. Puis nous cherchons la mannequin idéale, le coiffeur, le styliste, les accessoires, etc., dont nous avons besoin. Nous définissions ensuite le nombre d’images et ce qu’elles devront représenter, du maquillage, en passant par la coiffure voire même jusqu’à la pose de la mannequin. Après la réalisation du shooting qui a respecté au mieux nos envies, je fais une sélection large et je demande l’avis du maquilleur si j’hésite entre plusieurs clichés. S’ensuivent de longues heures de retouches jusqu’à ce que je sois satisfaite. Après, les photos serviront soit pour un magazine, soit pour d’éventuels concours ou pour alimenter notre book. Pour les commandes, le processus de création est sensiblement le même, sauf que c’est bien entendu le client qui a le mot final. Il a préalablement défini le thème et participe à la sélection des images et des modifications de retouches peuvent être faites.

Quelle part la retouche occupe-t-elle dans votre travail ?

Je ne peux pas livrer une photo sans retouche. La retouche va de pair avec la photographie et cela même à l’époque de l’argentique avec le repiquage. Quand on fait de la beauté, on ne peut clairement pas laisser un bouton, une rougeur ou un poil. Si la photo a été bien réfléchie et bien réalisée dès le départ, la retouche sera plus simple et plus évidente. Ce n’est donc pas la retouche qui fait tout, bien au contraire. Mon travail de post-production est… confidentiel. J’utilise Lightroom pendant la prise de vue directe pour voir, trier et sélectionner mes images lors d’un shooting. J’utilise peu d’outils sur Photoshop mais ce sont les plus efficaces. Bien entendu j’utilise le tampon, le correcteur, et parfois la fonction fluidité. Avec l’abonnement mensuel j’ai pu découvrir ou essayer certains logiciels et surtout me mettre à jour ! J’ai commencé à utiliser InDesign pour mes PDF et Illustrator pour la création de logo.

Comment vous faites-vous connaître ?

Je pense que cela doit bien faire deux ou trois ans que je suis sur Behance. J’ai apprécié la grande communauté de professionnels et le nombre de beaux projets que l’on pouvait y trouver. Se faire connaître en photographie, et dans tout milieu artistique, est sans doute la plus grande angoisse de l’artiste. Nous sommes nombreux, et beaucoup de gens sont talentueux. Il faut donc communiquer au maximum, se rendre visible sur tous les réseaux sociaux, se faire un bon site internet avec un excellent référencement. La partie commerciale de ce travail occupe au moins la moitié de mon temps.

Lucie Brémeault - Alex
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Lucie Brémeault - Asian beauty
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Lucie Brémeault - Red
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