Le monde (partiellement) animé de Julien Douvier

J’essaie de produire des images le plus naturelles possibles, afin de mieux mettre en valeur les éléments en mouvement.

– Par Lex van den Berghe, Principal Product Manager, Digital Imaging team

À force d’expérimenter, on peut réaliser des choses extraordinaires dans Photoshop : c’est ce que montre Julien Douvier avec ses cinémagraphes. Si les créations de cet artiste en effets visuels sont extrêmement variées, il apprécie particulièrement l’exercice du cinémagraphe, ou comment, en quelques images, par la juxtaposition d’images fixes et en mouvements, il peut produire un résultat qui accroche le regard.

Nous avons échangé avec lui pour en savoir plus sur son processus de création.

Parmi tous les cinémagraphes que vous avez créés, pourriez-vous nous dire lequel vous préférez ? En quoi se démarque-t-il des autres ?

Difficile d’en choisir un seul… Il y en a tellement ! Mais celui-ci est l’un de mes préférés :

J’aime son côté paradoxal : cette immobilité des piétons et des cyclistes, au premier plan, alors que le tram poursuit son chemin à l’arrière-plan. Les effets de flou directionnel autour des gens amplifient le contraste entre les éléments fixes et les éléments en mouvement. C’est quelque chose qu’on ne peut pas du tout voir dans la réalité, et qui n’est pas facile à produire… C’est la raison pour laquelle j’aime particulièrement ce cinémagraphe.

Quels sont les conseils que vous voudriez donner aux personnes qui souhaiteraient créer leurs propres cinémagraphes ?

Le secret est dans la préparation : plus vous planifiez votre image avant de la capturer, plus sa finalisation sera facile ensuite. J’essaie systématiquement d’imaginer l’image finale en amont et pendant la prise de vue. Tant de petits détails peuvent influer sur le résultat final, ou poser problème au moment de la création des boucles.

Un autre élément important à garder en tête : il faut optimiser autant que possible la taille du fichier .gif, pour qu’il puisse s’afficher facilement. La durée de chaque boucle ou le nombre de pixels qui bougent sont des facteurs importants à prendre en compte. Si la boucle est trop longue, s’il y a beaucoup d’éléments en mouvement dans l’image, le fichier .gif comportera beaucoup d’informations et sera trop gros pour s’afficher rapidement sur Internet..

Que diriez-vous si vous deviez décrire votre style artistique en trois mots ?

Simple, naturel, soigné.

J’essaie de produire des images le plus naturelles possibles, afin de mieux mettre en valeur les éléments en mouvement. J’aime créer des images qui semblent à la fois très proches de la réalité, à la manière d’instantanés ou de séquences vidéo du quotidien, tout en étant légèrement décalées par rapport à la vie réelle : dans la vraie vie, on ne voit quasiment jamais ce type de boucle qui se répète à l’infini.

Quels sont vos projets pour cette année ?

Actuellement, je travaille en freelance et je crée différents types de contenus (productions vidéo et photos, en plus des images animées), et je souhaite poursuivre dans cette voie. À maints égards, mes images animées sont le fruit d’un mélange entre la photographie et la vidéo : ce travail ne permet donc de me former et de m’améliorer de jour en jour dans les deux domaines.

Cela dit, j’aimerais pouvoir me consacrer à un seul sujet, en me lançant par exemple dans des projets 100 % photo ou des créations de vidéos ou de films. Je ne veux pas que les gens pensent que je ne sais faire que des images animées. C’est la raison pour laquelle je ne m’arrête pas trop dessus et que je continue à tester de nouvelles choses. Et puis je ne suis pas du genre à planifier les choses à l’avance, je verrai bien ce que l’avenir me réserve !

Pour voir d’autres travaux de Julien, vous pouvez vous rendre sur son site web, sa page Facebook, son portfolio Behance ou son Tumblr