3 ingrédients pour une stratégie UX réussie

Créer une expérience utilisateur (UX) optimale n’est pas ce qu’il y a de plus facile. Le designer doit en effet trouver le point d’intersection entre les besoins de l’utilisateur, les objectifs de l’entreprise et la faisabilité technique. Dans de nombreux cas, la phase stratégique qui permet d’aligner clairement le champ d’application et les objectifs du projet est souvent très limitée, voire non existante. En fin de compte, ces carences peuvent donner lieu à de coûteux malentendus et à une véritable régression.

En l’absence d’une solide phase stratégique, quelques éléments clés méritent néanmoins réflexion au lancement de tout projet. Plusieurs outils, tels que le plan d’action stratégique UX, peuvent être très utiles. Pour faire simple, toutefois, une stratégie UX peut se résumer à trois principales considérations.

Les objectifs de l’entreprise

Il est essentiel de comprendre les principaux objectifs de l’entreprise, du client et du projet. De quoi le succès peut-il avoir l’air ? Les enjeux peuvent comprendre plusieurs programmes ou résultats souhaités ; les nommer et les hiérarchiser clairement facilite ensuite grandement la prise de décisions au cours de la phase de conception.

Il est important que l’interface et l’expérience utilisateur répondent aux objectifs de l’entreprise comme à ceux de l’utilisateur. Les objectifs les plus courants d’une entreprise incluent l’augmentation du taux de conversion et du temps passé sur la page, et la réduction des taux de rebond et d’abandon en cours d’achat.

Visualiser précisément la manière dont le succès sera mesuré permet d’évaluer l’expérience utilisateur sur le long terme. Dès le début du projet, il convient de définir les repères de la situation actuelle ou de collecter des instantanés à partir des données sur la situation actuelle.

Les besoins de l’utilisateur

Intégrez l’utilisateur à l’expérience utilisateur. Toute stratégie d’expérience utilisateur doit inclure la compréhension du public visé par le site web ou le produit. Un bon UX ne peut être obtenu que si le travail de conception tient compte de l’utilisateur : ses besoins, ses envies et ses comportements.

Les objectifs de l’utilisateur correspondent à ce qu’une personne essaie de réaliser dans le cadre de ses interactions avec ce qui est conçu. Ces objectifs peuvent être formulés en étudiant l’utilisateur, ce qui se fait souvent de la manière suivante :

En tant que <type d’utilisateur>, je veux <un objectif>, pour <une raison>.

La meilleure manière de comprendre les besoins de l’utilisateur passe par une phase de recherche UX conduite auprès de personnes correspondant aux types d’utilisateurs ciblés. S’il est vrai que la capacité à approfondir ces recherches dépend des contraintes de temps et de budget, il est crucial de trouver autant d’informations que possible sur l’utilisateur final et ses objectifs. Une phase de recherche UX peut permettre de dresser le portrait-robot de l’utilisateur.

Pour les sites web, les données analytiques peuvent être une bonne source d’information sur la démographie, les langues, les navigateurs et les plateformes. Les départements marketing disposent souvent d’informations sur les publics visés, et il peut s’avérer intéressant de vérifier ce qui existe peut-être déjà. La meilleure approche consiste encore à se rapprocher des utilisateurs finaux pour apprendre à les connaître. Cette démarche peut se faire par le biais d’interrogations contextuelles, d’entretiens ou de tests informels de produits/sites existants.

La faisabilité (technique)

La dernière pièce du puzzle d’une stratégie UX correspond à l’aspect pratique de l’équation. Une fois les objectifs de l’entreprise et de l’utilisateur appréhendés, l’expérience utilisateur doit être rendue réalisable dans les limites des contraintes techniques et pratiques du projet.

Les plateformes ciblées ont une incidence sur les modèles de conception utilisés. Les utilisateurs connaissent bien les conventions des plateformes de leurs périphériques, et s’en rapprocher le plus possible peut contribuer à normaliser leur expérience. Les contraintes techniques peuvent également avoir des répercussions sur les types d’interactions possibles. HTML5 offre différentes capacités pour les plateformes d’applications natives. Il peut également s’avérer nécessaire de tenir compte de la rigidité de certains champs de bases de données et, notamment, lors de la conception de formulaires.

Outre la faisabilité technique, le contenu et l’accessibilité méritent également d’être mentionnés. Sans contenu pour compléter la conception, l’expérience utilisateur est dénuée de sens. Du texte et des images devront être créés et/ou sélectionnés. Vérifier où en est ce processus et qui en est responsable permettra d’éviter de coûteux retards. Une attention particulière devra également être accordée dès le départ au contenu, et notamment aux exigences légales susceptibles de s’appliquer au projet. Il sera également utile de sélectionner les outils qui permettront de tenir compte de l’accessibilité dans le flux de travaux du projet – un vérificateur de contrastes de couleurs et un renifleur de code HTML sont d’excellents points de départ.

Un bon UX passe par une bonne stratégie de base

Pour résumer, il convient de tenir compte de plusieurs facteurs avant de se lancer dans la conception d’une expérience utilisateur. Même s’il est possible que chaque projet ne puisse bénéficier d’une phase stratégique exhaustive, garder à l’esprit les trois aspects clés que sont les objectifs commerciaux, les objectifs de l’utilisateur et la faisabilité contribuera grandement à prendre un bon départ.