Les coulisses de l’image : créer des doubles expositions éthérées avec Jen Huang, contributrice de la collection Adobe Stock Premium

Réaliser des doubles expositions sur des photos prend plus de temps, et vous oblige à vous souvenir de deux images consécutives.

Jen Huang

Les photos éthérées et oniriques de l’artiste photographe Jen Huang vous invitent dans un conte de fées qu’elle crée grâce à un style unique et à une composition minutieuse. Elle photographie les mariages, les fiançailles, réalise des portraits de famille et des shootings commerciaux. Pour célébrer ses contributions à la toute nouvelle collection Adobe Stock Premium, nous avons discuté avec Jen de ses photos sur pellicule, de ses expériences en double exposition, et de ce qui fait l’authenticité et l’originalité de ses photos de mariage.

Adobe : Qu’est-ce qui vous a conduit à l’argentique ?

Huang : L’argentique permet de raconter une histoire d’une manière authentique et très naturelle. Mais elle permet également de donner une impression de rêve. C’est le monde vu d’un œil optimiste – une vision où tout est mélange de couleurs pastel, de lumière et de beauté. Ce type de photos a aussi un côté plus sombre, et permet de créer une atmosphère plus facilement.

Travailler avec l’argentique vous permet de vous concentrer sur votre sujet, la composition de l’image et la lumière, bien plus que lorsque vous faites des photographies numériques. Vous n’avez pas à regarder continuellement l’écran de votre appareil pour vérifier chaque image après l’avoir photographiée. Ce qui compte avant tout c’est la préparation, prendre la photo mentalement et savoir comment créer une image sans pouvoir la voir immédiatement après.

Adobe : Quels sont les thèmes sous-jacents que vous explorez dans votre travail ?

Huang : Beaucoup de mes clients décrivent mes photos comme des tableaux et je suis d’accord avec ça. Un peintre étudie longtemps une scène et s’assure que tout est parfait avant de se mettre au travail. Pendant ce temps, le monde continue de tourner, tout est fluide. Vous ne pouvez pas vraiment contrôler chaque petit détail. Vous devez laisser la vie suivre son cours. La façon dont je photographie, indépendamment du projet, me permet d’exprimer mon point de vue, mon style, c’est comme ça que j’apporte ma patte – c’est là qu’intervient l’authenticité.

Jen Huang - Adobe Stock Premium
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Adobe : Dites-nous ce qui se passe dans cette image. Ce n’est pas vraiment à ce type de photo que l’on pense lorsqu’il est question de photo de mariage.

Huang : J’estime que si vous êtes constamment en train de faire le même travail, vous vous limitez et vous n’évoluez pas. À chaque séance, je m’impose des défis différents. Pour ce shooting en particulier, je me suis lancée le défi de faire des doubles expositions. Réaliser des doubles expositions sur des photos prend plus de temps, et vous oblige à vous souvenir de deux images consécutives. Ce n’est pas un effet facile à réussir, vous devez vous y prendre à l’avance. Vous travaillez avec deux cadres, et vous devez beaucoup parler avec votre modèle ou avec le couple. Tout cela prend du temps. Vous prenez moins de clichés ; et au final, vous combinez deux images.

Je voulais vraiment capturer les détails qui font la beauté du modèle, au-delà des classiques « voici mon visage, ma coiffure et mon maquillage. » Je mets la beauté en perspective, mais j’aime aussi incorporer d’autres éléments : une subtile élégance au niveau des mains, du cou ou de l’épaule où l’on voit à peine une boucle apparaître. Pour moi, c’est exprimer la beauté d’une manière plus douce. Avant une séance, je me demande : comment pourrais-je raconter cette histoire d’une manière différente, d’une meilleure façon, moins directe ? Cette image est la combinaison de ces deux idées, avec ce bras magnifique, ce mouvement et le portrait du modèle. La combinaison de ces deux idées donne une image obsédante de la beauté.

Adobe : Quels conseils donneriez-vous à d’autres photographes qui veulent essayer la technique de double exposition ?

Huang : C’est une pellicule qui est doublement exposée : le procédé de double exposition consiste simplement à prendre deux images qui se superposeront sur le même négatif. Lorsque vous prenez une photo, la première image sera l’image la plus forte. Sur cette image, ce sont les mains qui ont été photographiées en premier. Je voulais que l’attention soit portée sur elles, avec le modèle qui apparaît en un écho dans le fond.

Voilà pourquoi son image est si évanescente à l’arrière-plan, parce que toute la surface est un mur blanc. On voit principalement ses cheveux effleurer les mains, créant un effet charmant qui ressemble presque à un bracelet, qui s’évanouit ensuite sur son corps entièrement blanc. L’image fonctionne bien et ressemble à un rêve vaporeux parce qu’elle comprend beaucoup de surfaces blanches et que la photo est très lumineuse. Si elle avait été prise avec un fond sombre comme un mur noir ou dans un autre contexte, ou encore dans un environnement plus encombré, vous n’auriez pas pu obtenir ce genre d’effet vaporeux.

Sur le plan technique, lorsque vous faites une double exposition en argentique, non seulement vous combinez deux photos en une seule, mais vous devez également bien calculer l’exposition de chaque cadre. Par exemple, si la bonne exposition est de 1/60e de seconde, chacune des deux photos devra être prise avec une exposition moitié moins importante. Ainsi, si vous combinez deux images, elles devront toutes deux être prises avec une exposition de 1/120e de seconde, de sorte que l’exposition combinée soit effectivement de 1/60e de seconde.

Adobe : Comment êtes-vous devenue photographe professionnelle à plein temps ?

Huang : Tout au long de sa vie, mon père a toujours fait des images au format moyen et été toujours entouré d’appareils photo. Je n’avais jamais réalisé que cela deviendrait mon métier jusqu’à ce que cela le devienne effectivement. J’ai pris des cours pour apprendre à développer les photos en chambre noire ainsi que des cours de photographie. À l’université je me suis spécialisée dans l’art et dans la communication. Lorsque j’ai obtenu mon diplôme, j’ai travaillé dans la publicité pour le compte de J. Walter Thompson DeBeers. DeBeers, un diamantaire, est l’une des marques les plus respectées au monde. Voir comment ils ont réussi à acquérir ce statut et la façon dont ils commercialisent un produit de luxe, ce qui est exactement mon travail, était vraiment passionnant et m’a aidé à développer un regard particulier sur le marketing et l’image de marque. Lorsque j’ai lancé mon entreprise de photographie, j’ai commencé au même moment que le blog de mariage qui fait autorité Style Me Pretty. Nous nous sommes développés de concert et je dois les remercier d’avoir fait connaître mon nom plus vite qu’il ne l’aurait jamais été si les blogs n’avaient pas existé.

Pour découvrir le travail de Jen, visitez sa page de contributeur sur Adobe Stock et regardez ses photos dans la toute dernière collection Premium.