Welcome to the Retail’s Big Show 2017
Du 15 au 17 janvier a lieu le NRF Retail’s Big Show 2017, le plus grand salon mondial du retail qui se tient à New-York. 33 000 participants, des milliers de stands, des dizaines de panels, conférences et autres ateliers autour du futur du commerce : de quoi faire le plein de nouveautés, d’innovations et de bonnes idées ! Régine Vanheems est notre envoyée spéciale à New York lors de ces 3 jours de salon. Elle détectera et partagera pour Adobe le meilleur des innovations e‑commerce et retail, ainsi que les grandes tendances marketing 2017. Nous vous invitons dès maintenant à lire son premier billet !
Quoi de nouveau au Retail’s Big Show de la NRF ?
Un premier constat peut être réalisé dès l’accueil : le Retail’s Big Show permet au visiteur d’avoir une expérience fluide et sans couture avec son « Scan & Go** ». **Il est ainsi possible au visiteur d’accéder rapidement et facilement à l’un des plus grands événements du retail dans le monde. D’ailleurs, des délégations de très nombreux pays y sont présentes et la France y est également venue en nombre…
L’avenir du commerce : un robot pour interlocuteur ?
Avant que ne démarre la plénière d’ouverture, l’animation proposée semble donner le ton pour 2017 : des (pseudo) robots qui dansent sur scène [1] durant quelques minutes avant que ne démarrent les interventions des distributeurs !
D’ailleurs, le robot que nous rencontrerons plus tard est très impressionnant tant dans sa conception, ses mouvements, que dans sa capacité à gérer des interactions en se souvenant de vous (quand vous l’avez quitté quelques secondes auparavant « ah finalement, vous voulez bien faire une photo ») ou en vous adressant un mot gentil avant de vous quitter !
[1] Pseudo car dans le noir, on a l’impression qu’il s’agit vraiment de robots, avant de se rendre compte du contraire quand les lumières s’allument
Alors 2017- 2018 sera-t-elle l’année du robot pour le retail ?
Serons nous accueillis par des robots capables de détecter nos émotions, de gérer des interactions remarquables, capables de répondre à nos questions et de nous faire passer un bon moment ?
L’importance de l’humain pour construire le retail de demain
Les interventions qui suivront la « _danse des robots _» annoncent pourtant tout autre chose… et mettent plutôt l’accent sur l’humain pour construire la stratégie de demain ! La première intervention est en effet consacrée à un challenge important pour les distributeurs : construire leurs équipes futures, attirer et retenir les talents dans l’entreprise. Dans un monde qui bouge, l’enjeu, comme le soulignent, Macy’s et Walmart, c’est de pouvoir recruter des personnes ayant les compétences recherchées. Le retail va connaître plus de bouleversements dans les 5 prochaines années que dans les 50 ans passés. C’est donc le moment de faire des expérimentations et de tenter de nouvelles collaborations. Il y a des jobs qui exigent de nouvelles compétences. Il faut alors rechercher des collaborateurs avec des capacités variées et fortes. Et comme on le note chez Macy’s, être capable de prédire ce que le client va faire en magasin exige naturellement de nouvelles compétences.
Quelles technologies pour quels retailers : la « phygitalisation » en recul ?
Comment les retailers utilisent-ils les technologies et quelle est alors leur place ?
Chez Walmart, on considère que les technologies ont avant tout pour objet d’aider les retailers à faire leur job, c’est-à-dire à répondre au désir des consommateurs.
Chez Macy’s, on précise que leur stratégie gagnante s’explique par les nombreux tests que l’enseigne a effectués pour analyser quel device il était véritablement pertinent d’utiliser en points de vente et à quel moment. Notre visite de leur enseigne à New-York révèle en effet un usage très ciblé des écrans en magasin, loin d’une « _phygitalisation _» tout azimut. Ainsi, plutôt que de mettre à tout prix du digital dans le lieu physique, une réflexion semble avoir été véritablement menée quant à son intégration dans le parcours d’achat des clients.
Walmart et Macy’s soulignent également le fait que le client se trouve dans une logique ATAWADAC. Il veut aller dans le magasin quand il le désire, utiliser son mobile quand il le souhaite, acheter online avant de retirer son produit dans un magasin. Une telle logique crée davantage de complexité dans les parcours d’achat.
From data to delight : une expérience délicieuse grâce aux données …
Des mots reviennent encore cette année, parmi lesquels l’expérience client qui semble une fois de plus (avec l’engagement) occuper la première place tant en ce qui concerne les thèmes des conférences qu’en ce qui concerne sa capacité à attirer les visiteurs et les retailers ! Il s’agit de redéfinir le magasin et l’expérience en magasin.
Mais l’expérience pourra être d’autant plus délicieuse, ré-enchantée, que la data s’y mêlera…
Ainsi face à un trafic qui continue de diminuer en magasin, face à un parcours client qui a profondément changé, un défi se révèle important pour les retailers : faire revenir les clients en magasin. Et aujourd’hui, les clients semblent légèrement plus satisfaits de la capacité du point de vente à réaliser la transaction qu’à générer des émotions, mais les résultats restent globalement peu probants…
Selon Deloitte, parmi les distributeurs, les grands gagnants seront ceux qui parviendront à :
- Intégrer l’expérience client
- Tirer parti des données des clients de manière significative
- Créer des raisons impérieuses de faire revenir le client en magasin avec des produits uniques ou avec des expériences uniques
Pour les consommateurs qui sont déjà clients, il faut utiliser les data et utiliser cette connaissance client pour créer une expérience encore plus agréable. C’est ce qu’indique Mike Mauler de (GameStop Corporation). Selon lui, l’une des clefs de succès dans l’expérience client est d’être proche de lui et d’avoir une démarche « think globally, act locally**__ ». **Le consommateur veut de plus en plus de services, d’expérience agréable dans le magasin. Il faut créer de l’enthousiasme et de l’engagement à travers des démonstrations, être proche de lui. Mauler note que dans son parcours, plus le client interagit avec l’entreprise, plus il dépense, plus il est engagé.
L’humain et la data : avenir du commerce ?
Colin Watts de The Vitamin Shoppe indique qu’il faut « réinventer l’expérience client » grâce aux data, notamment en raison des données plus approfondies que l’on a sur les clients.
Il faut profondément comprendre ce consommateur actif. L’ambition de The Vitamin Shoppe est la suivante « _nourishing body and inspiring minds _». Ainsi, il ne s’agit plus de simplement vendre des produits alimentaires bons pour la santé. L’objectif est tout autre et le distributeur change de statut en « _devenant une source d’inspiration pour le client _».
Le magasin doit devenir un lieu de destination, où le consommateur viendra parce qu’il pourra y apprendre des choses, parce que le personnel prendra du temps avec chacun d’entre eux pour échanger avec lui sur les questions qu’il se pose. D’ailleurs, dans l’organisation du magasin, une place spécifique est dédiée à un moment de partage entre les clients et les employés du magasin. Du temps est pris pour échanger avec chaque consommateur. Colin Watts dit qu’il faut « humaniser le digital » et qu’il faut créer de l’enthousiasme.
La manière de réinventer le retail et l’expérience client viendrait donc de l’humain et de la data… Un couple gagnant en 2017 ?
Le « non-stop shop » de chez Walmart ou comment améliorer une « tranche de vie » dédié à un ravitaillement hebdomadaire ?
Dans l’alimentaire chez Walmart, l’expérience porte sur l’achat par des personnes qui reviennent toutes les semaines pour faire des achats dont la plupart sont récurrents. Il faut donc comprendre les différents moments dans le parcours d’achat du client (moment où il fait sa liste, moment où il s’organise pour venir) et non pas seulement les moments transactionnels. Quand on veut servir un client toute les semaines, l’enjeu pour la marque est de « _rendre sa vie plus facile _».
Comment faciliter l’achat de produits récurrents ? Si on achète les mêmes produits toutes les semaines, comment générer de la facilité, de l’automatisme ? Rendre les choses les plus simples possibles, pour lui rendre la vie plus facile ? Si on a un panier d’achat avec de nombreux produits, comment faciliter la mise dans le panier et éviter une activité trop laborieuse ? Comment offrir quelque chose d’utile au client chaque semaine pour qu’il ait envie de revenir ? On peut par exemple, s’il y a une rupture sur un produit, lui faire une recommandation pour un produit de substitution (produit d’une autre marque, une autre saveur, ou un autre contenant). Cela évite qu’il se retrouve sans solution pour un produit de base et, cela étant particulièrement désagréable, qu’il en soit irrité. Il est possible de capturer la donnée du client afin de tester et retester à quel type de produit de substitution, il réagit le mieux, ce qui permettra de savoir quoi lui proposer la prochaine fois. L’enjeu est ce que Walmart appelle un « _NON STOP SHOP _» c’est-à-dire que le consommateur revienne d’une semaine sur l’autre. Ce « _non stop shop _» sera possible notamment grâce à la personnalisation (et donc aux data), grâce à des achats rendus possibles sur de multiples canaux (notamment les réseaux sociaux comme Facebook), en assurant au client un achat rapide, automatisé pour les produits récurrents, en solutionnant rapidement ses problèmes (solutions rapides de substitution par exemple).
La customisation des produits et de l’expérience client : facteur clef de succès du commerce dans les prochaines années ?
La plénière de clôture de cette première journée s’intitule « Tayloring the 21st century Customer Experience ». Faisant encore la part belle à l’expérience, cette conférence indique que le succès du commerce proviendra de 3 facteurs :
- la customisation afin de proposer un produit ou une expérience unique au consommateur
- la digitalisation qui doit prendre place durant tout le parcours client
- la nécessité de mettre des médias sociaux (meilleure qu’une agence de communication !)
A demain pour un débrief complet du jour 2 du Retail’s Big Show.