Welcome to the Retail’s Big Show 2017 : 3ème jour
En 2017, que faire pour être en phase avec les clients connectés ?
Aujourd’hui, pour cette troisième et dernière journée de ce très bel événement organisé par la NRF, j’ai décidé de poursuivre mon tour des exposants. Je vous propose un petit tour d’horizon de quelques solutions qui me semblent particulièrement convaincantes ou innovantes (la première étant d’ailleurs préférable à la seconde !)
Que propose-t-on aujourd’hui aux _retailers _pour répondre aux attentes de leurs clients connectés et être en phase avec leurs nouveaux comportements, leurs nouvelles envies et leurs nouvelles trajectoires d’achat ? Ces solutions séduiront-elles les consommateurs et les distributeurs ?
Pour répondre à ces questions, trois propositions inspirantes qui permettent (1) de rencontrer le client en d’autres lieux, (2) de mener autrement la conversation à distance avec lui et (3) d’enrichir la relation lorsque la rencontre à lieu.
L’inspiration que l’on trouve au Retail’s Big Show de la NRF, c’est aussi sur la façon de s’intégrer dans le parcours du client ou d’utiliser des technologies déjà implantées.
Enfin, la visite de ce salon ne serait pas complète si l’on ne faisait pas un petit détour par l’Innovation Lab, source d’inspiration pour demain et même peut-être pour après‑demain…
Trois propositions inspirantes :
(1) Proposition n°1 : un « Pop-Up Store Clef en Main » pour rencontrer vos clients « en vrai »
En premier lieu, voici ce que j’ai baptisé en le voyant, le « _Pop-up store connecté clef en main _». Il s’agit d’un concept de magasin éphémère de petite taille, qui peut être placé partout ou presque… Ce pop-up store est connecté grâce au partenariat avec Intel, ce qui permet de mettre en place un marketing analytique. J’ai trouvé cette idée de pop-up particulièrement séduisante à l’heure où de nombreux pure-players implantent des points de vente pour être plus proches de leurs clients pour leur fournir des services supplémentaires. Ce « magasin éphémère clef en main » permet à des entreprises ayant un site Internet de venir rencontrer leurs clients en vrai, avec toutes les conséquences (positives !) qu’une telle rencontre peut faire naître. Rencontre qui peut avoir lieu à certains moments de l’année ou lors d’événements particuliers.
Les grands du retail pourraient aussi implanter ces pop-up stores éphémères dans les endroits où ils n’ont pas de magasin, et ce afin de renforcer une relation exclusivement digitale avec leurs clients. Et là, d’un point de vue marketing, tout est à réinventer…
Que vous dire de plus de ce concept ? Assortiment sous forme de showroom (pas de stock sur place en raison de la petitesse du concept), avec des produits que le client pourra essayer dans la cabine dont le pop-up store est équipé. Le client pourra ensuite passer commande avec le vendeur.On peut aussi envisager d’organiser la rencontre avant que celle-ci n’ait lieu et créer l’événement. A un moment où j’imaginais un retour du camion (réinventé, bien sûr !), cette solution me séduit par sa mobilité et les perspectives qu’elle ouvre.
Propositions n°2 : pour mener autrement la conversation avec votre client ou comment Staples réinvente la relation avec son client grâce à un simple bouton rouge
Imaginez un monde avec un bouton, un bouton où en appuyant dessus, il vous serait possible de tout acheter…C’est un peu ce que propose Staples. Ainsi Staples a mis des boutons rouges, plein de boutons rouges, partout dans les bureaux de ses clients. De vrais boutons rouges que l’on peut poser partout, mais aussi des boutons rouges virtuels sur les smartphones, sur les écrans etc.Pour quoi faire ? Pour que le client puisse l’actionner partout à tout moment quand il en a besoin et de la manière dont il a envie. L’individu pourra l’activer de multiples manières : par la voix « _j’aurai besoin de _», par du chat etc. Ainsi le bouton Easy de Staples est-il né.
Une forme nouvelle de conciergerie de « fournitures de bureau » ? Et si d’autres créaient des boutons de conciergerie dans leur propre secteur d’activité ? Cela est d’autant plus intéressant que ce bouton génère de nouvelles formes de relations entre Staples et ses clients, de nouvelles conversations, plus riches, et qui se révèlent particulièrement intéressantes pour la marque, une marque qui est juste là au moment où le client en a besoin… et sans complication. Certes, des boutons existent d’ores et déjà dans certains foyers, mais combien de boutons pour réapprovisionner un foyer, si l’on considère qu’un bouton est associé à un seul produit. Et même si d’autres solutions existent aujourd’hui permettant d’acheter plusieurs produits avec un même bouton, pourquoi le bouton ne serait-il que physique alors qu’il pourrait aussi être virtuel ?
Proposition N° 3 : pour enrichir la relation lorsque la rencontre a lieu ou quand le vendeur devient créateur de style dans un monde connecté
Dans mes interventions, je dis souvent, que le vendeur a été le grand oublié de la multi-canalisation des enseignes et de la digitalisation de l’acte d’achat. Oui, le vendeur a été mis à mal par un client connecté : un client exigeant, pointilleux, pressé qui en sait parfois plus que lui et n’hésite pas dans certains cas à le défier sur son propre terrain.
Pourtant lorsqu’on va dans un magasin, c’est de la « _rencontre avec le vendeur _» dont on se souvient. C’est lui qui nous fait faire vivre une expérience mémorable et qui nous donne envie de revenir. La solution de Toshiba permet de recréer une relation harmonieuse entre le vendeur et le client connecté.
Démonstration : le client est dans un rayon et, s’il le souhaite, peut activer un bouton sur écran pour appeler un vendeur. Ce dernier sera aussi alerté si le client reste au-delà d’un certain temps donné dans le rayon, signe de son probable intérêt pour l’offre et de ses potentielles questions. Des caméras filment le client dans le rayon et le vendeur dispose ainsi d’un certain nombre d’informations avant la rencontre. Une fois le contact établi, le vendeur pourra, à partir de sa tablette, faire des propositions de produits et ces propositions apparaîtront aussitôt en taille réelle, sur un écran vertical. Dans le domaine des vêtements par exemple, il devient possible de créer des silhouettes, qui apparaitront en temps réel. Le vendeur pourra coordonner et proposer en temps réel des idées de tenues vestimentaires à partir de sa tablette, idées qui seront projetées sur un écran partagé à partir duquel il pourra échanger avec son client. Et le vendeur devient créateur de style, lookeur ou relookeur, coach vestimentaire… en aidant, grâce au digital, son client à trouver des produits qui, combinés judicieusement, lui permettent de se créer un style.
Ecran sur lequel s’affiche la silhouette à partir des éléments projetés par le vendeur sur sa tablette. Il peut changer chaque élément séparément
Moins disruptif, une manière de s’intégrer dans le parcours d’achat du client.
D’autres solutions sont présentées dans le salon, moins disruptives, mais pourtant véritable vecteur de valeur ajoutée pour le client.
Dans un magasin, rechercher de l’information sur un produit ou une offre commerciale est parfois difficile ou exige un effort que les clients ne sont plus prêts à faire (attente à un comptoir, trouver ou attendre un vendeur, trouver une étiquette…). Afin de l’aider dans sa démarche, il y a naturellement les étiquettes intelligentes, mais également d’autres solutions. Ainsi, lorsque le client pose un produit sur un « tronc RFID » ou lorsqu’il prend le produit dans les mains, les informations sur le produit s’affichent directement sur un écran à proximité du consommateur. Notons aussi, le cas de l’assistant virtuel, qui peut se superposer à l’espace réel et donner des conseils au client si celui-ci accepte de chausser un casque de réalité virtuelle.
Egalement moins disruptif, les technologies déjà implantées : le cas des écrans
Le digital, c’est a priori aussi des écrans.
Où en est-on avec les écrans dans le commerce ? Quelles sont les nouveautés et les usages? On connaissait l’écran capable de détecter le sexe et l’âge estimé de la personne en face de lui, l’écran peut désormais décoder les émotions, et proposer à celui qui le regarde des offres différentes selon que celui-ci semble content ou déçu.
L’écran est (enfin !) présent dans les cabines d’essayage, un lieu peu investi par les marketers alors qu’il s’agit indubitablement du lieu le plus proche de l’acte d’achat. Un lieu stratégique donc. Au-delà de la cabine d’essayage virtuelle aujourd’hui bien connue, les écrans, en rentrant dans les cabines offrent des solutions moins complexes tout en apportant de véritables bénéfices au consommateur : possibilité d’appeler via l’écran un vendeur pour lui demander une autre taille, une autre couleur, de se faire envoyer par mail les références des produits que l’on a essayé, de payer directement, sur l’écran dans la cabine, etc.
D’autres écrans assez novateurs apparaissent dans le parcours du client. A l’instar de ce café connecté présenté au Retail’s Big Show qui propose une solution à triple écrans : un premier écran sur lequel le client donne son prénom, où une photo de lui est prise, où il passe commande et paye son café. Un second écran qui est destiné au vendeur qui peut ainsi visualiser la commande du client et enfin un plus grand écran sur lequel apparaît au moment adéquat « le prénom et la photo du client » en indiquant « _Votre café est prêt _».
Au-delà de cet exemple, cette solution offre des opportunités pour réduire l’attente des clients dans le cas du click-and-collect. Plutôt que de faire attendre votre client, pourquoi ne pas mettre à sa disposition un écran où il indiquerait qu’il est arrivé (d’autres mécanismes de détection automatique du client sont aussi possibles). Et lorsqu’un employé lui aura préparé son colis et sera disponible pour lui, un push de notification lui sera envoyé… Que du bonheur !
Des écrans à tout prix ?
Alors des écrans à tout prix ? Non, je ne le crois pas. D’ailleurs, lors de mes visites des boutiques à New-York, j’ai trouvé que les écrans se faisaient plus rares et que lorsqu’ils étaient présents, cela s’inscrivait dans une logique bien précise. Victoria Secret, marque fétiche des américaines, utilise surtout des écrans géants pour nous faire rêver, permettre une immersion encore plus grande. Chez Macy’s, ce sera des écrans de grande taille ou des petites bornes sur lesquelles le client pourra scanner un produit repéré en magasin pour avoir plus d’information etavoir les avis des clients.
Petit détour à l’Innovation Lab, source d’inspiration pour demain et même peut être pour après‑demain…
Avant de partir, la visite du Retail’s Big show est naturellement un passage obligé. Nous y trouverons toutes sortes de robots de tailles différentes, des imprimantes qui permettent de personnaliser les objets ou des machines permettant de tricoter des chaussettes, des miroirs connectés, des vitrines intégrant de la réalité virtuelle, une voiture connectée, une application sur smartphone vous permettant de prendre la taille de vos pieds, ou encore une solution de commerce conversationnel.
Le tour de ce très Big Show se termine après 3 journées très intenses, remplies de rencontres, et la tête pleine d’idées à partager et à méditer pour engager avec les clients une conversation qui construira l’avenir de la marque.