Résolutions de recherche en design pour 2017

Lorsque l’on examine les multiples schémas de processus de design qui existent, on constate que la plupart présentent un point commun : la recherche. Elle est parfois dénommée « découverte » ou « compréhension », mais en réalité, la compréhension du défi à relever, du contexte, de l’utilisateur et de l’étendue du travail nécessite des recherches afin de définir correctement le problème.

Double-Diamond-Diagramm des Designprozesses vom britischen Design Council. Bildquelle: UX Matters

Schéma de processus de design à double losange de l’UK Design Council. Source de l’illustration : UX Matters

Il est vraiment intéressant de constater aujourd’hui l’attention accordée à la recherche en design, qui constitue notamment un élément crucial du design de l’expérience utilisateur. Les livres tels que La phase de recherche en web design, les podcasts tels que Dollars to Donuts et la prolifération de fonctions de recherche utilisateur spécialisées, voire même d’équipes dédiées, montrent que la recherche en design évolue pour devenir une pratique moderne et dynamique.

Attention, ce n’est pas qu’une bonne nouvelle ! Malgré la prise de conscience de cette discipline, il faut faire attention aux pièges et aux erreurs courantes la concernant. Alors que débute 2017, voici trois résolutions de recherche utilisateur permettant d’améliorer la recherche en design pour l’année.

Je décide de… comprendre la différence entre recherche générative et recherche évaluative

Vous avez le feu vert pour mener des recherches dans le cadre de votre processus de design d’expérience utilisateur. L’équipe est motivée ! Vous êtes impatient de retrousser vos manches et de vous y mettre ! C’est le moment de se lancer… pas vrai ?

Enfin presque. Avant de vous jeter dans la recherche, clarifiez quelques points. La recherche n’est pas un processus ou un ensemble d’outils qui convient à toutes les situations. L’une des grosses erreurs que j’ai pu constater à de nombreuses reprises est le manque de distinction élémentaire entre recherche générative et recherche évaluative.

La recherche générative fait partie du processus de détermination du problème, et permet de comprendre l’espace du problème ainsi que les objectifs, besoins, comportements, attitudes et préférences des audiences cibles. Ce type de recherche est souvent plus ouvert, et mieux vaut l’aborder en faisant preuve de curiosité. C’est souvent le type de recherche pour lequel il est le plus difficile d’obtenir du soutien, car de nombreux projets numériques reposent sur des solutions et portées préconçues. Cette recherche peut permettre de découvrir qu’il existe un écart entre la manière dont les autres, d’une part, et votre équipe ou société, d’autre part, considèrent une chose.

La recherche évaluative est une manière d’évaluer une solution potentielle ou un prototype. C’est un moyen de tester des concepts existants en les mettant entre les mains d’utilisateurs pour déterminer s’ils sont accessibles et faciles et agréables à utiliser. Ce type de recherche est souvent itératif et devrait avoir lieu à plusieurs reprises tout au long du cycle de développement d’un produit.

Si un client demande un test d’utilisabilité, dont l’un des objectifs est de découvrir si les gens utiliseraient ce produit, ceci dénote généralement une absence de recherche générative préalable. C’est un exemple classique de tentative d’utilisation de la technique de recherche évaluative de manière générative.

Je décide… d’utiliser la bonne stratégie de recherche au bon moment

Vous comprenez parfaitement la distinction entre recherche générative et évaluative et ne comptez pas effectuer un test d’utilisabilité pour comprendre les besoins des utilisateurs. Parfait ! Maintenant, comment choisir une méthode de recherche initiale ?

Une erreur courante consiste à commencer par une méthode avec laquelle la partie intéressée se sent à l’aise, ou que l’équipe a déjà utilisée. En réalité, l’approche de recherche appropriée varie en fonction de la phase du projet.

L’un des éléments de différenciation est le type de données collectées. Les données qualitatives sont des informations observées directement qui aident à comprendre le pourquoi d’un problème. Les méthodes courantes de collecte de données qualitatives sont les entretiens, les recherches sur le terrain et les journaux de bord. Les données quantitatives, quant à elles, sont souvent associées à des « chiffres » et sont fréquemment recueillies de manière indirecte, par exemple par l’intermédiaire de programmes analytiques ou d’enquêtes. Il est nécessaire de comprendre le type de données le plus adapté à votre objectif pour bien choisir une méthode de recherche.

Ce tableau de Nielsen Norman peut vous aider à décider quelles méthodes de recherche employer aux différentes phases du projet.

Tout comme pour le processus de design, au début d’un projet vous souhaiterez choisir des méthodes de recherche facilitant la divergence : le recueil de nombreuses informations qualitatives très riches à propos des gens, du contexte du problème et du cadre potentiel. Au fil de l’avancée du projet, vous emploierez des méthodes convergentes pour circonscrire la manière de résoudre le problème, et évaluerez les solutions générées par l’équipe de design. Une fois le produit « live », la mesure et la comparaison des performances s’effectuent souvent à l’aide de méthodes évaluatives et quantitatives.

Pour choisir une méthode de recherche, posez-vous les questions suivantes :

Je décide… d’accorder aux enquêtes le respect qu’elles méritent

Les fameuses enquêtes ! Un moyen si efficace et si facile d’obtenir les données requises. Il suffit d’entreprendre une enquête pour fournir à la partie intéressée des informations facilement quantifiables. N’est-ce pas ?

Méfiez-vous des enquêtes ! Bien que les outils en ligne aient largement facilité la gestion des enquêtes, celles-ci présentent de nombreux risques.

Comme vous l’avez probablement deviné, ce n’est pas tout à fait aussi simple que cela. L’une des résolutions clés pour la recherche en design en 2017 est de cesser d’utiliser les enquêtes comme une solution de facilité. Comme l’écrit Erika Hall, « Les enquêtes représentent l’outil de recherche le plus dangereux : elles sont mal comprises et mal utilisées. Elles mêlent souvent le qualitatif et le quantitatif et, dans le pire des cas, représentent les plus mauvais aspects des deux. » [Traduction].

Les enquêtes présentent quelques risques. Premièrement, il est difficile de concevoir une enquête efficace. La rédaction de questions efficaces est délicate : le centre de recherche Pew indique que même des différences de formulation minimes peuvent avoir une influence considérable sur les réponses fournies. Autre risque des enquêtes, elles peuvent fournir un moyen relativement rapide et facile de recueillir de gros volumes d’informations capables de déboucher sur des « statistiques » très attrayantes, mais qui peuvent conduire à des représentations fausses. Comme l’a dit Mark Twain, « Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. ». En l’absence de rigueur absolue, il est aussi très facile de mener des enquêtes irréfléchies incapables de produire des données utiles pour faire progresser votre projet.

Les enquêtes font souvent l’objet d’un manque total de fiabilité. C’est une grave erreur de poser des questions comme « aimez/aimeriez-vous… », « achèteriez-vous… », « recommanderiez-vous à un ami… » ou « dans quelle mesure êtes-vous… ». Lorsque l’on tente de comprendre les objectifs et comportements humains, les questions sur un comportement futur ou une opinion subjective ne permettent pas de recueillir des données fiables. Les travaux de nombreux économistes comportementaux tels que Daniel Kahneman et Dan Ariely examinent notre difficulté à faire des prédictions justes sur notre comportement et sur l’avenir.

Si vous devez impérativement mener une enquête, veillez à prendre le temps d’assimiler les meilleures pratiques en matière de rédaction des questions, et faites preuve de prudence. Une bonne approche consiste à associer l’enquête à une autre méthode de recherche, de préférence qualitative, fournissant des données observées directement et tenant compte des nombreuses nuances de l’expérience humaine.

2017 – L’année de l’auto-amélioration de la recherche en design

Une meilleure compréhension de la distinction entre les diverses approches et méthodes de recherche en design facilitera la réussite des projets. Que vous soyez un designer UX travaillant en solo et devant assumer de nombreuses fonctions, un chercheur UX spécialisé ou un concepteur au sein d’une équipe qui tient à participer davantage au processus de recherche, n’oubliez pas ces résolutions cette année ! Exploitez au maximum la phase de découverte et saisissez l’occasion de faire une démonstration de force dans la recherche en design.

Utilisez le tableau Div en ligne pour créer des quadrillages sur les sites Internet, car les tableaux HTML classiques sont dépassés et manquent de réactivité.