Festival OFFF : le regard d’Olivier Huard

Designer spécialiste du pixel art, Olivier Huard a participé pour la seconde fois au Festival OFFF, qui s’est déroulé du 6 au 8 avril à Barcelone. Un moment hors du temps, placé sous le sceau de l’inspiration et de la créativité.

« _Le festival OFFF a quelque chose de magique : il y a une telle émulation, tout dans l’humilité, c’est très inspirant et on fourmille d’idées dans tous les sens _», explique Olivier Huard.

Olivier Huard est un « pixel-artist » : il a fait du pixel art sa marque de fabrique. A la main, pixel par pixel, il a notamment conçu l’affiche de l’exposition « Game Story » au Grand Palais, ou encore 3 visuels qui, mis bout à bout, retracent l’évolution de SimCity. _« J’ai grandi avec le MO5, j’aime ce rendu un peu old school du pixel art et ce travail sous contrainte. Cela fait vibrer ma corde nostalgique et les contraintes me poussent à trouver des idées, des solutions _», confie-t-il.

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L’effervescence créative

Sa 2ème édition au Festival OFFF a été ponctuée de nombreuses rencontres avec des créatifs issus de disciplines, de pays, de cultures hétéroclites. « _La programmation du festival fait appel à des gens très différents mais qui sont tous brillants et accessibles. Il n’y a pas de star system, on est tous au même niveau, présent pour créer. La 1ère édition, je découvrais. Cette année, je savais à quoi m’attendre. J’ai eu envie d’en profiter à 200% : quand tu as compris l’humilité et l’effervescence créative qui règnent, tu te lâches sans complexe et tu rencontres toutes sortes de gens _», explique-t-il.

Parmi ses coups de cœur ? Olivier Huard cite d’emblée Leta Sobierajski et Wade Jeffree : « _un couple incroyable et qui fait des projets complétement fous mais toujours très créatifs. Ils mélangent les disciplines comme la photo avec un tas d’expressions artistiques. Ils n’ont aucune limite et n’ont surtout pas peur du ridicule _», explique-t-il.

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La simplicité des rencontres

Il y a également Kelli Anderson, qui fût la 1ère artiste à intégrer le programme Adobe Creative Residency. « J’ai beaucoup aimé son approche de l’objet, sa façon de créer un appareil photo à partir de papier et de carton. Elle a aussi réalisé un planétarium dans lequel tu glisses ton smartphone et la lumière projetée du mobile reflète les constellations. J’aime beaucoup son ingéniosité créative et son art de détourner les usages », confie Olivier.

Cet esprit de détournement se retrouve également chez Olivier Vaughan, autre coup de cœur du pixel artiste. « _Olivier Vaughan est une légende, connu pour ses pochettes de disques. Je trouve intéressant sa manière d’outrepasser les codes : il les détourne, s’en moque en déstructurant complétement la typographie par exemple. Dans un autre genre j’ai été intrigué par Wasted Rita. Tout son univers s’articule autour des phrases porno, défaitistes, sombres. Je ne saurais pas dire si j’aime ou pas, mais son discours est intéressant et son approche intrigante _», estime-t-il.

Son périple barcelonais a aussi croisé la route de Michelle Dougherty et de Karin Fong. « _Là, on est sur du haut niveau _» se réjouit-il. Respectivement directrice créative et designer, elles se sont illustrées par l’originalité des génériques de films et de séries telles que Stanger Things, Band of Brothers, Vinyl ou encore Boardwalk Empire qu’elles ont créé. _« C’était vraiment très intéressant de les écouter expliquer comment elles ont travaillé, depuis leur idée de départ jusqu’au projet final, toutes leurs étapes de réflexion, leurs inspirations, leur processus de travail. C’était une vraie belle rencontre _».

Une autre rencontre majeure aura été celle de Cookie Studio, qui produit des projets hauts en couleurs. « C’est plein de folie, ça mélange la 2D et la 3D, avec des rendus très différents. C’est un vrai plaisir car ce sont des projets festifs, enfantins, qui se jouent un peu des codes corporates. J’ai beaucoup aimé leur travail », précise-t-il.

L’art avant tout

OFFF, ce sont également de très nombreuses rencontres informelles avec des artistes issus d’horizons très divers : l’occasion de partager, d’échanger autour de ses idées, de son travail. « _J’ai fait des belles rencontres avec Akusepp, Musketon ou encore Stefan Kunz et les retrouvailles avec Mister Cup. Elles m’ont motivé dans mon projet de sortir le pixel art du monde du jeu vidéo dans lequel il est enfermé et d’expérimenter pour associer mon art avec d’autres approches comme la photo ou la typographie. Aller à OFFF ne va pas changer ma manière de travailler mais ça permet d’abaisser des barrières, d’ouvrir de nouvelles pistes créatives. C’est un festival qui nourrit l’imaginaire et l’inspiration _», conclut Olivier Huard.

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