Portrait d’un artiste : Gordon Reid

Après l’avoir suivi dans les sessions en direct du festival OFFF de Barcelone, puis au festival D&AD de Londres et dans une session Adobe Live animée par Michael Chaize à Paris, nous avons rencontré rencontré Gordon Reid, un artiste que rien ne semble arrêter.

ADOBE STOCK : Pouvez-vous nous en dire plus sur vous et votre univers créatif ?

Gordon Reid : Je m’appelle Gordon Reid. Je possède une agence de design qui s’appelle _Middle _Boop et est spécialisée dans la direction artistique, le branding, le graphisme et l’illustration. J’ai travaillé dans l’industrie musicale avant de me tourner vers la publicité, où j’ai eu la chance de me former auprès des plus grands noms du secteur, comme Saatchi & Saatchi, Grey, McCann et Adam & Eve DDB. J’ai travaillé sur la campagne publicitaire des Jeux Olympiques de Rio pour de grandes marques internationales, comme Nike, HSBC, GSK, Natwest et Lucozade, ainsi que pour de célèbres groupes de musique, dont Mogwai, Bombay Bicycle Club et Newton Faulkne. Mais j’aime aussi travailler avec des startups, qui cherchent à se faire un nom et à développer leur marque. C’est ce qui me motive le plus.
Je travaille pour l’organisation D&AD depuis quelques années déjà, et j’ai également fait partie du jury du Creative Circle et du festival Cannes Lions. Je suis actuellement en tournée à travers le monde pour présenter ma dernière conférence « Blag, Borrow and Steal your career ». J’ai déjà parcouru toute l’Europe, et je m’apprête à partir aux États-Unis.

Vous avez baptisé votre agence « Middle Boop ». D’où vient ce nom ?

Cela remonte à l’époque où j’étais à l’université. Je ne voulais surtout pas faire de stages, travailler gratuitement et avoir le profil du designer junior, prêt à exécuter toutes les tâches ingrates pour se faire une place. Je voulais suivre ma propre voie et créer ce qui me plaisait, sans avoir à me plier aux exigences des clients. Je me suis dit que si je pouvais réaliser un travail de qualité, développer mon propre style et constituer ma propre clientèle, je ne serais pas obligé de passer par ces agences de design. Par chance, ça a marché. Je suis resté quelques années chez ma mère à créer des affiches pour des groupes et à essayer de gagner un peu d’argent. Mais pour poursuivre, il me fallait un nom. Middle Boop est né d’une blague entre amis lors d’un festival. Cela ne signifie pas grand chose, mais l’idée était d’être bien visible sur Google (personne d’autre n’irait choisir un nom aussi ridicule) et d’amener le public à vouloir en savoir plus !

Comment décririez-vous votre style ?

Impertinent, géométrique, dynamique et visuellement impactant.

Où trouvez-vous l’inspiration ?

Je la trouve partout autour de moi, dans mon quotidien, mes interactions et mes voyages. Je suis aussi un grand adepte du langage familier et de l’humour britannique.

Quelle est la plus grande difficulté que vous rencontrez en qualité de designer ?

Le principal défi a toujours été de conserver une longueur d’avance, de rester au fait des dernières tendances, tout en veillant à ne pas suivre celles vouées à disparaître. J’ai bien appris la leçon lors de la montée en puissance de l’illustration digitale. Lorsque vous essayez de vous faire un nom dans le secteur, il est extrêmement important de faire de la qualité pour que les gens se souviennent de vous et reconnaissent votre style. Il existe tout un tas de superbes logos qui, sans même mentionner le nom de la marque, permettent de l’identifier instantanément. Il faut que le public puisse reconnaître votre travail sans même y penser. Et une fois que vous êtes établi, l’essentiel pour rester dans la course, bâtir votre carrière et évoluer est de déployer un style suffisamment polyvalent pour s’adapter à toutes les technologies et tendances qui émergent.

Quel est votre sentiment à l’égard des banques d’images, et pensez-vous que la perception des images d’illustration évolue ?

Les banques d’images sont d’une aide précieuse à bien des égards pour les créatifs. À commencer par les gains de temps qu’elles génèrent. L’utilisation efficace de ces sites peut réellement accélérer votre processus lorsque vous essayez d’illustrer un message ou de vendre un concept. J’ai été amené à travailler sur de très nombreux projets publicitaires et conceptuels, et la possibilité d’utiliser des images libres de droits pour donner vie à mes compositions m’a considérablement facilité la tâche. Ces services sont également très économiques. Si certains concepts sont trop abstraits ou tout simplement impossibles à photographier, les banques d’images regorgent d’idées pour vous aider à les vendre. On sait également que certains s’en servent pour l’application finale de publicités et d’illustrations. La qualité de certaines de ces images est indéniable, alors pourquoi pas ? Je pense à des sites avant-gardistes comme Adobe Stock. Les perceptions sont certainement en train d’évoluer, et les créatifs délaissent les sites bon marché, qui proposent des clichés avec filigrane de « l’employé de bureau mielleux et tout sourire », au profit de services comme celui d’Adobe, désormais incontournable dans notre secteur.

Quel est le projet qui vous a le plus passionné jusqu’ici ?

Je dois avouer que j’ai beaucoup aimé travailler sur la session Adobe Live de trois jours avec Michael Chaize. J’ai été filmé en train de créer une composition et j’ai pu présenter mon travail, ainsi que les applications que j’utilise, pendant deux heures sur les trois journées. Cette expérience unique m’a permis de rencontrer des gens formidables et de mieux faire connaissance avec la communauté Adobe. Une vraie chance ! Je me suis également occupé de tout l’aspect visuel du festival de musique Hijacked. C’était génial. Nous sommes partis d’une affiche illustrée pour développer la marque et la stratégie. Toutes les scènes sont représentées dans mon illustration, ce qui a nécessité un gros travail en 3D. Le résultat est incroyable !

Sur quels projets êtes-vous impatient de travailler ?

Il y a tant de choses que j’aimerais réaliser cette année. Je suis impatient de poursuivre la présentation de ma conférence « Blag, borrow and steal your career ». J’ai déjà parcouru toute l’Europe et, cet été, j’effectuerai quelques interventions supplémentaires aux États-Unis. Je suis également sur le point de démarrer plusieurs projets intéressants, axés sur le branding, l’illustration, le packaging et la publicité. Il y a aussi quelques marques sympas pour lesquelles je devrais travailler. J’ai donc de quoi me réjouir !

Quel genre de musique écoutez-vous en travaillant ?

J’écoute toutes sortes de musiques. Avant de me lancer dans le design, je travaillais dans l’industrie musicale, où j’ai eu la chance de côtoyer d’excellents groupes et musiciens et de m’y faire des amis qui m’envoient leurs compositions. J’écoute généralement de la musique très bruyante, du rap de la côte Est et bien d’autres styles qui peuvent faire fuir.

Quelles sont les tendances qui se dégagent cette année en matière de design ?

Jetez un œil à mon travail et vous saurez tout !

Un grand merci à Gordon pour cet entretien. Vous pouvez en apprendre davantage sur son travail et son agence Middle Boop en vous rendant sur son site web, sur Behance et sur Instagram.