[Focus artiste] Kyle Lambert, en haut de l’affiche
Si vous n’avez encore vu aucune des illustrations de Kyle Lambert, on peut dire que vous êtes passé à côté de l’une des meilleures séries de ces dernières années, en l’occurrence « Stranger Things ». Cet artiste se distingue par son style caractéristique, un tantinet rétro, empreint de fantaisie et de magie, auquel se mêle pourtant une part de réalisme — un genre illustratif hybride qui a indéniablement contribué à son succès à l’international. Nous nous sommes entretenus avec lui afin d’en apprendre davantage.
ADOBE STOCK : Pouvez-vous nous parler de vous et de votre univers créatif ?
Je m’appelle Kyle Lambert, et je suis illustrateur/infographiste. Je suis né à Manchester, au Royaume-Uni, et aujourd’hui, j’habite et travaille à Los Angeles.
À l’origine, j’ai une formation classique, axée sur les portraits à la peinture. Je me suis tourné vers le numérique il y a dix ans, lorsque j’ai eu, pour la première fois, l’occasion de tester une tablette Wacom sur laquelle était installé Adobe Photoshop. Je poursuis, depuis lors, une carrière d’illustrateur professionnel, en me spécialisant dans les supports publicitaires pour l’industrie du divertissement.
Votre travail sur la série télévisée « Stranger Things », diffusée sur Netflix, vous a propulsé vers la célébrité en tant que graphiste ; comment ce projet est-il né ?
En 2011, j’ai créé une affiche pour le film « Super 8 », réalisé par J. J. Abrams. L’affiche, avec son petit air rétro, rappelait les affiches cinématographiques des années 1980. Cinq ans plus tard, l’équipe de Netflix est tombée sur cette affiche dont le style correspondrait parfaitement, selon elle, à la série télévisée « Stranger Things », dont elle s’apprêtait à assurer la programmation. Dans le cadre de ce projet, j’ai eu énormément de plaisir à tester les pinceaux de Photoshop qui m’ont permis de peaufiner mon style d’illustrations dessinées à la main. À l’époque, je ne me doutais pas que cette série allait rencontrer un tel succès. La perspective de travailler sur une série originale Netflix suffisait à me combler.
Quel effet cela vous fait-il de voir vos affiches un peu partout ?
C’est extraordinaire de rouler dans Los Angeles et d’y voir mes affiches sur des panneaux publicitaires, tout comme il est fabuleux de trouver des tee-shirts, figurines et autres articles dans les boutiques que j’ai l’habitude de fréquenter. J’estime avoir énormément de chance d’être associé à une série aussi plébiscitée.
Sur quel projet ou avec quel client rêveriez-vous de travailler ?
Depuis « Stranger Things », j’ai eu l’occasion de travailler avec plusieurs grands studios cinématographiques à Hollywood. C’est un rêve d’enfant qui se réalise et je n’espère qu’une chose : être suffisamment chanceux pour continuer à travailler sur des projets aussi amusants que celui-ci.
Comment décririez-vous votre style ?
Je ne me suis jamais cantonné à un style donné, car j’aime le défi consistant à tester et explorer de nouvelles techniques sur chacun des projets sur lesquels je travaille. Je suis convaincu, néanmoins, que certaines des caractéristiques de mon travail se retrouvent dans chacun de mes projets. Je mets véritablement l’accent sur la composition, les couleurs et l’éclairage, et porte un regard aiguisé aux détails. À certains moments, je penche vers le réalisme, et à d’autres, j’aime travailler de manière un peu plus libre ou stylisée.
Quelle a été la plus grande difficulté rencontrée en qualité de designer ?
Je pense que la plus grande difficulté pour un artiste, quel qu’il soit, c’est de se faire connaître. Je nourrissais de grandes ambitions, à savoir collaborer sur des films, et il m’a fallu dix ans pour y parvenir. Cela s’est fait progressivement. J’ai redoublé d’efforts pour donner le meilleur de moi-même professionnellement et j’ai choisi les projets adéquats pour me faire connaître dans le monde entier.
Quel est votre sentiment à l’égard des banques d’images, et pensez-vous que la perception des images d’illustration évolue ?
Certains associeront volontiers l’utilisation de banques d’images à une forme de paresse. À mes yeux, les images d’illustration jouent un rôle important dans l’art digital car il n’est pas toujours possible de réaliser, en extérieur, les prises de vues pour des références ou contenus indispensables. Sélectionnée avec soin et intégrée de manière fluide, l’image d’illustration peut se révéler un puissant outil pour ajouter une dimension nouvelle à votre maquette.
Quelles fonctionnalités avez-vous appréciées le plus en utilisant Adobe Stock ?
En tant qu’artiste, je dessine habituellement les choses exactement comme je veux. Il m’importe donc de trouver la meilleure image possible pour concrétiser mes idées. Les outils d’Adobe Stock m’ont vraiment aidé à affiner mes recherches en renvoyant quantités de résultats pertinents. Le filtrage des résultats par couleur m’a notamment permis de trouver des couchers de soleil et montagnes dans des coloris similaires, qu’il serait facile d’associer.
Ci-dessus : Œuvre spécialement créée par Kyle pour Adobe Stock, sur la thématique « Il était une fois »
Quelles recommandations donneriez-vous à des designers désireux de se faire remarquer par des clients prestigieux ?
Il s’agit tout d’abord de se constituer un solide portfolio présentant plusieurs types de travaux qui vous intéressent. Peut-être devrez-vous, dans certains cas, y faire figurer vos propres projets personnels avant d’être en mesure de présenter des exemples de commandes. Dès lors que vous aurez bouclé quelques projets commerciaux, vos travaux seront alors « dans le circuit » : ils acquerront une visibilité, et de nouveaux clients découvriront votre travail.
Quel genre de musique écoutez-vous en travaillant (si c’est le cas !) ?
Je suis passionné de musique et de cinéma, alors j’écoute énormément de musiques de films en travaillant. Celles composées par Trent Reznor et Atticus Ross pour les films du réalisateur David Fincher, celles de Hans Zimmer pour les productions de Christopher Nolan et les anciens enregistrements de John Williams.
Pour découvrir ses autres travaux, consultez son site web et retrouvez-le sur Behance.