NRF 2018, Jour 3 : Technologies, mais pas que. La transformation du retail passe avant tout par l’humain
Post rédigé par notre reporter Gregory Pouy.
La sensation générale de la NRF est que le monde du commerce est dans un mouvement de fond pour se remettre à niveau dans le digital. Après s’être battu contre pendant des années, croyant ainsi protéger leurs magasins, les acteurs du retail embrassent totalement cette révolution apportée par le digital. On le voit parmi les exposants, au premier lieu desquels Intel et IBM, les technologies sont vraiment en train de devenir matures. Il y a donc une marche forcée vers la digitalisation.
Facebook et Apple à l’aide des commerçants
Apple et Facebook font les yeux doux aux commerçants, proposant des solutions de paiement, l’intégration d’un système de fidélité (pour Apple) ou encore la capacité de connecter les bases de données et les usages (pour Facebook). Ces entreprises investissent tellement en R&D pour améliorer l’expérience client qu’il est compliqué pour les marques de rentrer en compétition avec ces deux géants. Apple et Facebook facilitent grandement la vie des marques qui n’ont pas les moyens, les compétences ou le temps de le faire.
En effet, Apple a beaucoup investi pour les retailers afin de fluidifier l’expérience client. Que ce soit avec Concierge qui permet d’aider à gérer tous types de calendrier et en particulier les rendez-vous au Genius bar, Leaderboard pour savoir ce qui se passe dans les boutiques, Planned Genius pour recommander le parfait produit à un client ou encore Repair Central pour gérer les réparations.
Apple prédit qu’en 2021, l’e‑commerce sera majoritairement mobile (il représente déjà 25% aujourd’hui). Quelques chiffres intéressants également du côté de Facebook :
60% des interactions en magasin sont influencées par une interaction digitale ; 75% du trafic mobile sera du contenu vidéo dans les années à venir ; 53% des consommateurs sont plus à même d’acheter une marque avec laquelle ils ont chatté.
Attention toutefois à votre dépendance aux GAFA : il serait peut-être plus sage d’essayer de développer des solutions avec des partenaires de tailles plus modestes.
La diversité comme clef de réussite
En raison de leur histoire et de la manière dont le pays s’est construit, les Etats-Unis se préoccupent depuis longtemps de la diversité, leur donnant une avance sur ce sujet par rapport à la France. Malgré un important écart culturel entre nos deux pays, il y a néanmoins beaucoup à apprendre de la table ronde qui a eu lieu sur ce thème.
La table ronde sur la diversité (Transform your culture: Why CEO action is imperative to diversity and inclusion in the modern workplace) était passionnante, de par ses intervenants (les CEO des plus grandes entreprises des Etats-Unis comme JC Peney ou Best Buy), que par son contenu.
Comme l’ont expliqué chacun à leur tour les panelistes, il a été prouvé que la diversité apportait des résultats financiers forts mais aussi plus d’engagements, de plus fortes parts de marché, etc. D’ailleurs, le patron de JC Penney est très clair, la diversité ne doit surtout pas être une case à cocher, il faut en être convaincu et pour cela en mesurer les effets. Toutefois, comme il le rappelle, il semble évident que dans un monde de consommateurs aussi diversifié, il faut des personnes d’horizons variés afin d’éviter les biais, qu’ils soient conscients ou inconscients.
Ce n’est pas une tâche facile car nous avons fonctionné pendant des millénaires avec l’idée qu’il y avait des différences importantes (de par le genre, l’orientation sexuelle, la couleur de peau). Se défaire de ces préjugés n’est pas chose aisée. C’est le patron de JC Penney qui le dit le plus clairement : « La meilleure manière de changer les comportements est de changer son comportement. » Cela doit être au cœur de la pensée du comité de direction mais pas par un esprit bienpensant mais parce que c’est la meilleure décision business à prendre.
Ce ne doit pas être le genre, la couleur ou les préférences qui prévalent mais les qualités, les compétences et les résultats. Il est absolument nécessaire de créer un environnement de travail où chacun peut être lui‑même – et non où chacun essaie de se fondre dans un moule. La culture d’entreprise ne doit surtout pas venir uniquement d’un certain milieu ou correspondre à un certain style. L’entre-soi est la meilleure manière d’obtenir de piètres résultats financiers. Comme le panel nous le rappelle, l’impératif business Nous ne sommes qu’à l’aube de tout cela encore.
J’espère que ces 3 comptes rendus vous auront ravis.
Si vous voulez en savoir plus, je vous donne rendez-vous le 30 janvier pour une présentation plus structurée sur les éléments clefs à retenir de l’édition 2018 de la NRF mais surtout pour avoir un tour d’avance sur où va le commerce demain.