Coup de projecteur stylistique : Kelly Castro

Le portrait est l’expression de la photographie dans sa forme la plus élémentaire : un sujet, un objectif et rien d’autre ou presque pour distraire l’œil. Dans ce coup de projecteur stylistique, Kelly Castro, membre de l’équipe Lightroom, nous ouvre les portes de son univers très personnel. Travaillant essentiellement en noir et blanc, ce photographe de San Francisco réinterprète la pratique ancestrale du portrait, en composant des images hautement granuleuses qui repoussent les limites du surréalisme.

Kelly s’est intéressé au portrait dès son plus jeune âge. « Enfant, je piquais le Polaroïd 600 de ma grand-mère et j’utilisais toutes ses pellicules en photographiant ma famille qui, bien souvent, était victime de gros plans peu flatteurs », se souvient-il. Mais ce n’est qu’à l’âge adulte que ses rêves d’enfant sont devenus réalité.

Kelly se souvient très bien du moment où le numérique est entré dans sa vie : « Je me suis retrouvé à utiliser l’un des premiers modèles d’appareils numériques pour photographier du contenu destiné au site web de la société pour laquelle je travaillais. Cela m’a tout de suite rappelé le Polaroïd de ma grand-mère. J’ai commencé à mitrailler à tout-va, comme si je ne pouvais plus me contrôler. » Cet appétit insatiable pour la photographie l’a amené chez Adobe, où il modélise depuis dix ans les applications que nous utilisons tous les jours.

Quête stylistique

Si la passion de Kelly pour le portrait remonte aux Polaroïds de son enfance, c’est chez Adobe qu’il a développé son style. Ses portraits hautement contrastés, notamment ses toutes premières compositions, sont le fruit de multiples essais mais aussi de sa position unique au sein d’Adobe. En tant que membre de l’équipe Lightroom, Kelly a longtemps testé l’application, ce qui lui a permis d’obtenir des résultats ultra-texturés qu’un appareil photo ne permet pas de produire à lui seul. « Le succès de mes premiers portraits m’a incité à persévérer dans ce style, et au final, j’en ai réalisé plus d’une centaine », indique-t-il.

Interrogé sur ses sources d’inspiration, il répond : « Je m’inspire beaucoup de l’art et de la photographie, que ce soit dans les galeries et les musées, dans les ouvrages ou en ligne. » Il explique ensuite qu’il utilise Pinterest pour « collectionner » des clichés de photographes qui l’intéressent, puis les compare avec ses propres œuvres. « Cela m’aide à me situer », confie-t-il. Vous pouvez suivre Kelly sur Pinterest ici.

Le style en vedette

En raison de la nature même du portrait photographique, Kelly travaille essentiellement en studio. Concernant le matériel qu’il utilise, il indique : « Par souci de cohérence, j’utilise toujours le même équipement, à savoir un reflex numérique avec un objectif de 50 mm, et des réflecteurs de flash que je bricole moi-même pour créer un joli halo de lumière atténuée. »

Pour ses créations plus abstraites, Kelly troque son 50 mm contre un objectif macro et jongle avec différents verres. En photographiant ses sujets à travers l’incurvation du verre, il parvient à créer des effets intéressants — avant même de passer en post-production. Quel que soit le matériel qu’il utilise, Kelly cherche avant tout à « créer des compositions simples, équilibrées et à fort impact ».

Ciseler son style avec Lightroom

« Je passe 90 % de mon temps dans Lightroom Classic. » Kelly révèle son workflow : « Je peux me contenter d’appliquer un paramètre prédéfini dans Lightroom, ou bien effectuer tout un tas de retouches dans plusieurs applications, en multipliant les allers-retours entre Lightroom Classic, Photoshop et divers modules externes. »

Bien que la durée de la phase de post-production soit très variable, Kelly explique comment il concrétise ses idées au sein du programme qu’il a contribué à créer.

Kelly met sa théorie en pratique. La Vue de référence, fonctionnalité sur laquelle il a travaillé dans Lightroom Classic, l’aide à maintenir une parfaite cohérence entre ses portraits. « [Cette photo retouchée] illustre l’un des workflows que nous voulions développer pour la Vue de référence et qui consiste à retoucher une photo en essayant de se rapprocher au maximum des attributs visuels d’une autre, de respecter une plage de contraste, de donner un look cinématographique, etc. »

L’amour de la photographie

À la fin de l’entretien, nous lui avons demandé ce qui nourrissait sa passion après toutes ces années. « La magie », répond-il. « Je ne me lasse jamais de prendre des photos et de les regarder. » Une réponse aussi directe et percutante que ses portraits !

Suivez Kelly sur Instagram pour trouver l’inspiration.

Post rédigé par Lex van den Berge.