Benjamin Taguemount, photographe de la singularité

L’identité et son questionnement agitent notre société digitale, avec en toile de fond des interrogations sur la représentation de soi à l’aune des réseaux sociaux, sur les communautés et leurs identités collectives ou encore sur la construction sociale. Photographe des corps et du mouvement, Benjamin Taguemount mène une recherche photographique autour de l’identité plurielle et de la diversité. Son travail vise à capter la singularité de ses modèles pour mieux les transformer. Benjamin est en quête de la différence de chaque individu, chaque femme, pour amplifier ce trait particulier et en faire une représentation fantasmée.

A l’occasion de la table ronde Visual Trends d’Adobe Stock portant sur l’influence des multiples marqueurs de l’identité dans la création, qui se déroule le 28 mars prochain, Benjamin Taguemount partagera ses réflexions sur la notion d’identité multiple et la façon dont il appréhende la diversité et le mouvement dans sa recherche photographique.

Adobe : Pouvez-vous revenir sur votre parcours de photographe ?

Benjamin Taguemount : Après les Beaux-Arts, je parachève ma formation à l’Ecole Nationale Supérieure Louis Lumière. Mes photographies attirent vite l’attention de la presse de mode et de nombreux annonceurs. Au fil de mes créations, je développe mes recherches plastiques autour de l’identité corporelle comme moyen d’expression.

Depuis, je poursuis mes travaux dans différents domaines. Mes images font l’objet de plusieurs expositions et sont visibles dans des livres et différentes expositions en France et à l’étranger.

Adobe : Comment caractériser votre travail et votre approche photographique ?

Benjamin Taguemount : Ma quête photographique est une certaine représentation de la féminité, une poésie des corps à la sensibilité exacerbée. Je suis fasciné, depuis toujours, par la danse, par cette chair qui “parle”, par ce discours du corps en mouvement. C’est, sans doute pour moi, le langage le plus universel qui soit.

Adobe : Comment appréhendez-vous cette tendance, Identités plurielles, dans vos photos ?

Benjamin Taguemount : Derrière cette tendance d’identité plurielle, je vois des gens ou des groupes de gens qui ne se reconnaissent pas nécessairement dans les catégories, les genres, les collectifs auxquels ils sont associés. En tant que photographe, je l’aborde avec une sensibilité qui m’est personnelle. C’est pourquoi je préfère parler de diversité.

Evoluant à travers mes productions de photographe de mode, tendance baroque, j’ai souhaité au début des années 2000 rendre plus évidente ma démarche photographique, le superflu laissant progressivement la place à l’essentiel : l’individualité. L’identité plurielle est maintenant le fondement même de mes recherches photographiques et nourrit en permanence mes interrogations et mes curiosités. C’est une façon d’appréhender le monde qui m’entoure afin de mieux le connaître par sa diversité.

Adobe : Pourquoi êtes-vous devenu contributeur Adobe Stock ?

Benjamin Taguemount : Je suis devenu contributeur au sein de la collection Premium d’Adobe Stock car c’est une opportunité en termes de diffusion pour mes images, surtout face aux bouleversements et aux mutations technologiques et économiques qui ont totalement transformé le métier de photographe. Depuis, j’ai créé une autre collection Adobe Stock sur des thèmes qui ne font pas partie de ma démarche initiale. C’est une autre approche pour moi, qui me permet de produire des sujets différents, sans lien avec mon compte Premium.

Adobe : Quel conseil donneriez-vous à un photographe qui souhaiterait également devenir contributeur ?

Benjamin Taguemount : Produire à sa guise, selon ses inspirations, est le seul facteur pour une démarche de création. Elle doit toujours être un acte volontaire et sincère mais sa continuité doit s’intégrer dans une réalité économique afin qu’elle soit pérenne. C’est un équilibre !

La révolution numérique a déjà considérablement impacté toute la chaine économique traditionnelle du secteur de la photographie. Depuis son développement, les photographes pullulent pour le bon comme pour le mauvais. L’explosion des réseaux sociaux, diffusant quotidiennement d’énormes quantités d’images, participent directement à la dépréciation du métier de photographe alors que la photographie ne s’est jamais aussi bien portée. Face à cette révolution, nous sommes obligés de réinventer nos façons de faire et de laisser derrière nous nos vieilles habitudes désuètes.

Les banques d’images sont devenues des plateformes de diffusion incontournables et contribuent à aider les photographes à trouver cet équilibre délicat.

Adobe : Pensez-vous que les places de marché telles qu’Adobe Stock jouent un rôle dans la définition des tendances visuelles ?

Benjamin Taguemount : De nos jours, les banques d’images font parties à part entière du système économique du marché de la photographie. Adobe Stock en est un acteur majeur. La richesse et la variété du contenu proposé ainsi que la quantité de propositions des contributeurs donnent aux créatifs une mesure précise des thèmes définissant maintenant les nouvelles tendances, comme orienter son nez dans le bon sens du vent.

Retrouvez Benjamin Taguemount à la table ronde Adobe Visual Trends : https://adobe.ly/2FiCgVl, et dans une Masterclass spéciale sur notre chaîne YouTube.

Benjamin Taguemount : http://www.taguemount.com/