Pourquoi l’automatisation produit de meilleures expériences client
Je suis en train de rénover ma maison et, récemment, j’ai eu besoin d’un certain nombre de choses pour la cuisine. Après quelques recherches sur Internet, j’ai trouvé ce qu’il me fallait chez un commerçant de mon quartier. Un clic sur une publicité de leur site m’a amené directement sur une page d’accueil référençant mon article (un exploit, même de nos jours). J’ai pu vérifier si l’article était disponible près de chez moi et opter pour le retrait en magasin.
Cet exemple relativement banal reflète bien les attentes de base des consommateurs actuels en termes d’expérience. Quand ils ne sont pas automatiquement redirigés vers l’article vanté par la publicité, ils quittent le site. Même chose quand ils ne peuvent pas vérifier si l’article est en stock près de chez eux et bénéficier du retrait en magasin.
Quelle que soit la nature de l’achat, les clients exigent des expériences personnalisées sur tous les canaux et appareils, et des parcours linéaires jusqu’à l’étape d’achat, gages de fidélisation. L’écart entre les attentes des consommateurs et l’offre des entreprises n’en reste pas moins important. Si près des deux tiers des consommateurs sont fidèles aux marques qui offrent des expériences tenant compte de leurs préférences et de leurs besoins, moins de 10 % des entreprises ont le sentiment de véritablement personnaliser leurs messages.
Les raisons de cet écart sont multiples. La plupart des entreprises reconnaissent que la personnalisation peut accroître leur pertinence auprès des consommateurs et améliorer leurs indicateurs de performance clés, mais bien souvent, elles ne savent pas par où commencer. Il est parfois difficile d’établir une feuille de route et de franchir les différentes étapes avec succès. Il n’est pas toujours évident de recueillir l’adhésion des dirigeants de l’entreprise, qui ont parfois du mal à croire que des algorithmes et des machines puissent gérer des tâches « humaines » à grande échelle.
Sur un plan plus pratique, il est compliqué d’élaborer une stratégie de déploiement de l’intelligence artificielle (IA) en fonction des besoins et objectifs spécifiques d’une marque et de ses clients. Quand bien même cette stratégie est en place, elle n’est souvent pas appliquée par les entreprises en raison de trop nombreux cloisonnements. La plupart du temps, les différents services et canaux marketing ont chacun accès à des bribes du profil d’un client. Vous pouvez, par exemple, trouver agaçant que votre opérateur téléphonique offre un service d’assistance sur Twitter, mais ne soit pas en mesure de vous mettre en relation avec son centre d’appels, comme cela m’est arrivé l’an dernier. Selon l’étude Adobe Digital Insights de 2017, près de 40 % des entreprises ont recours à au moins trois plateformes d’analytics, trois plateformes d’attribution ou trois plateformes de gestion des données. Chaque outil étant dédié à un volet précis des données, les profils client sont inévitablement fragmentés.
La bonne nouvelle, c’est que la technologie d’automatisation s’améliore d’année en année. Des applications comme Adobe Target permettent de solutionner facilement une grande partie des problèmes. S’appuyant sur un éventail de techniques allant de la personnalisation prescriptives aux recommandations entièrement automatisées, les entreprises confient les tâches lourdes et répétitives à des machines, ce qui permet aux marketeurs de se concentrer sur l’innovation, gage de différenciation pour leur marque.
Voici les quatre raisons pour lesquelles votre entreprise a tout intérêt à miser sur l’automatisation afin de tirer rapidement des enseignement précis des données et obtenir un meilleur retour sur investissement.
Les ressources sont allouées au bon moment aux activités qui favorisent les conversions.
En rattrapant leur retard dans le processus d’automatisation, les entreprises sont amenés à réduire les angles morts. L’affectation automatique identifie les activités qui favorisent la conversion et oriente parfaitement le trafic vers les expériences statistiquement significatives.
Les outils de dernière génération peuvent non seulement effectuer des tests A/B sur plusieurs messages, mais aussi dévier le trafic vers l’expérience la plus performante, en temps réel. La méthode dite du « bandit manchot » permet d’exécuter les tests sur 20 % du trafic, tout en proposant des expériences optimisées aux 80 % restants. Résultat : le taux de conversion et le retour sur investissement augmentent, alors que la phase d’automatisation est en cours.
Supposons que vous procédiez à un test A/B standard sur 300 000 personnes. Le test affecte l’expérience A à 100 000 personnes, l’expérience B à 100 000 autres personnes et l’expérience C aux 100 000 dernières. C’est l’expérience C qui s’avère la plus performante en rapportant 700 000 €, contre 600 000 € pour l’expérience A et 550 000 € pour l’expérience B. L’exécution de ce test A/B standard a généré un gain de 50 000 € de plus que n’aurait permis la seule diffusion de l’expérience A auprès de chaque client.
Prenons maintenant un test A/B de type « bandit manchot » exécuté sur les mêmes 300 000 personnes, avec les mêmes écarts de rentabilité entre les trois expériences. Après deux semaines de test, l’algorithme apprend que c’est l’expérience C qui s’avère la plus rentable. Il commence donc à orienter directement le gros du trafic vers cette expérience. À la fin des deux semaines, 30 000 personnes ont profité de l’expérience A et 30 000 de l’expérience B, alors que 240 000 ont vécu l’expérience C pour un résultat net de 1 680 000 €. Le test A/B « bandit manchot » a généré un gain de 225 000 € de plus que n’aurait permis d’obtenir la diffusion de la seule expérience A.
Swisscom a récemment fait appel à l’affectation automatique pour identifier le modèle de téléphone à utiliser comme image par défaut sur sa page produit. L’entreprise a ainsi découvert qu’un iPhone Argent faisait grimper le taux de conversion de 37 % par rapport au modèle gris utilisé jusqu’alors. C’est bien la preuve qu’un élément anodin peut avoir un impact sur la mobilisation des consommateurs et sur les ventes. La plupart des entreprises ne sont pas nécessairement conscientes du potentiel dont elles disposent.
Les recommandations sont de plus en plus ciblées et faciles à appliquer à grande échelle.
Nous avons tous été témoins de l’efficacité des recommandations personnalisées fournies sur des sites comme Amazon et Netflix. Quel que soit votre secteur d’activité, vous disposez sans doute d’une multitude de ressources digitales en attente de recommandations à grande échelle. Plus vous personnalisez ces recommandations, plus vous êtes capable de proposer aux client les produits et contenus qu’ils attendent.
L’un des outils les plus performants pour atteindre cet objectif est un algorithme de filtrage collaboratif item-item. En classant vos ressources digitales selon leur popularité, leur récence et leur fréquence — mais aussi en fonction de nombreux attributs au sein de chaque profil client et historique d’achat —, cet algorithme fournit les recommandations qui sont les plus susceptibles de générer des clics, des ventes ou autres. Vous pouvez même ajouter des règles manuelles basées sur votre point de vue d’expert, et l’algorithme les intègre automatiquement à ses décisions.
Plus l’algorithme tire des enseignements des interactions client, plus il se met à recommander des combinaisons et permutations de ressources totalement inédites. Ces combinaisons n’ont peut-être aucun sens d’un point de vue classique, mais comme elle s’inspirent des schémas de consultation et d’achat de vos clients, les résultats obtenus sont indéniables.
Swisscom a testé la technique de filtrage collaboratif item-item d’Adobe dans son application pour smartphone, sur laquelle l’algorithme a classé les rubriques de libre-service sur sa page d’aide. Les nom et contenu des rubriques sont restés inchangés, mais leur simple réagencement a immédiatement fait grimper le taux de clic de 2,94 %. Swisscom teste à présent l’algorithme sur sa page d’actualités et sur différentes pages de recommandations de produits.
Pilotées par le profilage client automatisé, les offres stratégiques produisent un maximum d’impact.
Même s’il est essentiel de tirer parti du machine learning pour optimiser la diffusion de vastes bibliothèques de contenus, l’inverse est parfois vrai aussi : vous avez plusieurs contenus stratégiques à diffuser, et si le nombre d’offres est limité, la technique de machine learning factoriel complet permet d’associer chaque offre au bon visiteur, au bon moment.
Cette technique fait appel à une série d’algorithmes complémentaires (variance résiduelle, forêt aléatoire, valeur vie) ainsi qu’aux données des profils de visiteurs. Le modèle tire également des enseignements des changements de comportement de la population en temps réel. Il peut ainsi se reconstruire et pondérer chacun de ces algorithmes différemment, en réponse à certains déclencheurs comportementaux.
Prenons, par exemple, la page d’accueil de Swisscom. En termes de contenu, elle est beaucoup plus minimaliste que celle de nombre de ses concurrents. Swisscom apprend en effet de ses clients, ne proposant aux nouveaux visiteurs que le contenu le plus pertinent. Vous voyez uniquement les offres statistiquement les plus susceptibles de vous intéresser et, donc, de vous amener à cliquer.
Grâce au ciblage automatisé, la bonne expérience est toujours proposée au bon client.
La personnalisation consiste aussi à offrir des expériences globales, adaptées à chaque client. Pour maximiser le taux de clic et de conversion, vous devez être en mesure d’effectuer un test A/B non seulement sur les pages et les produits, mais aussi sur les variantes de contenu, de navigation, de mise en page, de moment et d’autres attributs interdépendants.
C’est la raison pour laquelle le test « bandit manchot » peut être exécuté sur des éléments de contenus mais aussi sur des expériences client complètes, sur le test et le ciblage de sites web et applications, ainsi que sur des fonctionnalités comme la navigation personnalisée et les offres en cours — le tout depuis un panneau de contrôle très pratique.
Toutes ces techniques obéissent aux mêmes principes :
- tenir aux clients le discours qu’ils veulent entendre
- commencer en automatisant les tests A/B pour tirer davantage d’enseignements et obtenir un meilleur retour sur investissement
- développer l’automatisation au-delà de la simple personnalisation des ressources afin de proposer des expériences globales répondant aux besoins de chaque client.