Monétisation de la data et détection de tendances : le cas de 3W.relevanC
Une des tendances fortes en 2019 est l’ambition des entreprises de mieux piloter leur activité en se fondant sur les insights des données. La data est un levier business essentiel pour les entreprises, qui n’hésitent plus à la monétiser, soit pour partager leurs propres données, soit pour en acquérir et affiner leur business. La clé du succès ? La structuration et l’hybridation.
« 91% des décideurs veulent mieux se servir des données dans la prise de décision », explique Jennifer Belissent, Principal Analyst chez Forrester lors de sa 1ère conférence en France sur les Tendances 2019/2020, organisée en partenariat avec Adobe. Véritable cœur du réacteur de l’expérience client, les données sont d’une valeur inestimable : elles sont la clé de voûte qui va permettre à une entreprise de se réorganiser pour améliorer sa performance opérationnelle et financière.
Web, médias, CRM, trafic en magasin, enquêtes, tickets de caisse, etc. : les données collectées sont issues de sources hétérogènes : et peuvent être propriétaires, provenir d’un partenariat, être open data. Bien que toutes ne soient pas monétisables, la tendance 2019 est à l’intensification de leur monétisation : « On estime aujourd’hui que 47% des entreprises commercialisent leurs données. Nous prévoyons une explosion d’activités dans la monétisation et le partage des données », ajoute Jennifer Belissent.
Monétiser sa donnée n’est possible qu’à certaines conditions. Elle doit :
- être bien structurée pour être exploitable,
- être conforme à la réalité,
- être actualisée,
- permettre d’accélérer la prise de décision.
La donnée transactionnelle, reflet de nos comportements quotidiens
« Les données transactionnelles sont aujourd’hui les données les plus importantes et significatives car elles livrent des informations très précises sur la vie quotidienne des clients », explique Adrien Vincent, Directeur Général de 3W.relevanC. Cette régie publicitaire du Groupe Casino s’est spécialisée dans la collecte, la mesure, le ciblage et la monétisation d’audiences et de données transactionnelles. « Nous avons trois métiers », précise-t-il. « Nous réalisons des analyses et des études pour avoir une meilleure compréhension des comportements des consommateurs. Nous déployons une régie publicitaire pour aider nos clients à délivrer les bons messages au bon moment de leur parcours. Notre troisième activité est la mesure de la performance ».
Émanation du groupe Casino, 3W.relevanC a commencé par nourrir les enseignes du groupe, Monoprix, Géant Casino, Leader Price, Naturalia, Franprix, Cdiscount, etc. « Nous agrégeons les données qui proviennent des 8 enseignes du groupe, mais aussi les données d’autres sociétés. Nous mesurons par exemple le ROI pour les retailers qui décideraient de remplacer les prospectus papier par des prospectus digitalisés », explique Adrien Vincent.
L’approche de 3W.relevanC repose sur l’actualisation de ses données et sa capacité à les qualifier, les croiser, les analyser. « Nous avions un enjeu de légitimité pour montrer que nous pouvions extraire de l’intelligence de la masse de données que nous collectons. Aujourd’hui, nous traitons 2,5 millions de ticket de caisse chaque jour, pour environ 30 millions de profils. Nous voulons représenter toutes les évolutions des comportements d’achat dans les années à venir et être révélateur des tendances de demain », confie-t-il.
Faire émerger les signaux faibles pour définir les nouvelles tendances
Les résultats tangibles sont là. 3W.relevanC identifie « l’émergence de signaux faibles », précise Adrien Vincent. Son approche lui a ainsi permis d’identifier une progression de 25% des ventes de vin bio en France en 2018, tout en apportant un nouveau regard sur le profil des consommateurs, leur région d’origine, l’impact de certains modes de commercialisation. « Ces analyses battent en brèche certaines idées reçues, notamment sur le profil des consommateurs du bio en France », confirme Adrien Vincent.
Aujourd’hui, 3W.relevanC entend montrer le potentiel du big data transactionnel pour d’autres industries. La société a noué un partenariat avec le groupe TF1 pour agréger les données transactionnelles avec les données médias afin de définir un comportement d’achat en fonction d’une audience. « L’enjeu à présent est de montrer que la donnée transactionnelle n’est pas uniquement utile pour du ciblage publicitaire et marketing. La capacité à identifier les tendances de demain concerne toutes les industries et les services », estime Adrien Vincent.
L’enjeu de la monétisation est conséquent : selon Forrester, 56% des décideurs élargissent leur capacité à accéder à des données externes. 3W.relevanC nous rappelle que les données « digitales » détenues par nos smartphones ne constituent qu’une facette de nos comportements de consommateurs. C’est bien par l’hybridation des données digitales, médias, transactionnelles, offline par le trafic en magasin, etc. que les entreprises disposeront d’insights complets et pourront créer des expériences de marque différenciantes.