Atteindre l’excellence opérationnelle pour délivrer une expérience de marque réussie
A l’occasion de la conférence Forrester Predictions 2019, organisée en partenariat avec Adobe, EDF et Nespresso ont partagé leurs bonnes pratiques pour délivrer son expérience de marque. Un constat partagé : l’expérience client se joue en coulisses, sur l’efficacité opérationnelle de la marque, et sur la compréhension fine des attentes.
« Il ne peut y avoir d’expérience client réussie sans efficacité opérationnelle », estime Véronique Lacour, Directeur Exécutif Transformation et Efficacité Opérationnelle chez EDF. Deuxième fournisseur d’électricité au niveau mondial, près de 175 000 collaborateurs à travers le monde, EDF déploie son programme Stratégie Cap 2030, dans lequel le groupe s’engage à accroître sa proximité avec ses clients et à doubler la part d’énergie renouvelable dans sa production. « Cette stratégie repose sur trois piliers : la transversalité, l’innovation et la collaboration. Pour que les métiers puissent s’emparer de la transformation digitale et proposer une expérience client réussie, nous devons renforcer et adapter notre efficacité opérationnelle », explique Véronique Lacour. La gouvernance digitale est menée autour de 3 familles.
- Les métiers, qui se sont appropriés_ « le sujet de la transformation numérique en se dotant de CDO et en réinventant leurs processus et les interactions clients_», ajoute-t-elle.
- Les DSI, pour apporter de la cohérence à l’échelle du groupe,
- Un opérateur IT global, « dont la vocation est d’apporter des moyens et une expertise autour de sujets pointus, comme l’IA ou la blockchain», précise Véronique Lacour.
Renforcer l’efficacité opérationnelle
La transformation digitale chez EDF est aussi bien une transformation des architectures des SI du groupe qu’un changement organisationnel et culturel autour de la transversalité des métiers. « Nous avons ainsi réfléchi à l’expérience sur l’intégration de nouveaux employés. Toutes les personnes concernées par l’intégration d’un employé sont arrivées en se disant qu’ils avaient un process optimisé. En leur demandant de repenser cette expérience telle qu’elle est vécue par l’employé, cela a permis de mettre à jour des frictions et de fluidifier cette expérience », explique Véronique Lacour.
Le lien entre l’efficacité opérationnelle et l’expérience client ou employé réside dans le partage fluide des données entre les métiers. « Il faut oublier les organisations internes et partager les données entre tous les acteurs d’un parcours client. C’est une profonde transformation des façons de travailler », estime-t-elle. L’efficacité opérationnelle repose sur une profonde réorganisation de l’entreprise, aussi bien des processus métiers, que sur les modes collaboratifs, les systèmes d’informations et le partage de la donnée.
Mesurer l’intégralité du parcours clients
Avec près de 300 boutiques, une présence dans 40 pays, Nespresso a bâti un empire du café qui vend 6 capsules sur 10 via le digital, dont 20% grâce au mobile. « L’enjeu de l’efficacité opérationnelle est fondamental pour nous car nous devons agir vite, être capable d’itérer rapidement sur une expérience omnicanale tout en garantissant le bon fonctionnement de l’infrastructure », explique Cyril Lamblard, Global Head of eCommerce chez Nespresso. La marque réconcilie deux mondes aux logiques et aux contraintes parfois opposées : une expérience client qui exige de la réactivité, de l’innovation, de l’expérimentation versus une exigence de scalabilité qui nécessite de la solidité pour supporter les charges et les volumes de commandes. « Nous avons beaucoup travaillé pour faire communiquer ces deux univers grâce à des API » ajoute-t-il.
Aujourd’hui, la marque mesure l’intégralité du parcours clients, quel que soit son canal d’interaction. « On mesure notre performance sur deux piliers, la vente et la satisfaction client. Toutes les semaines, nous avons des remontées sur les points de friction des parcours clients, que l’on essaie bien sûr de supprimer. C’est un suivi quasi quotidien qui nous permet d’avoir des NPS satisfaisants », précise-t-il. Les indicateurs de performance incluent les canaux classiques, les boutiques, l’e‑commerce, mais aussi la supply chain. L’intégralité du parcours client est auscultée et les données sont agrégées dans un écosystème unique. « Nous avons l’avantage de gérer notre chaîne de valeur de bout en bout. Que ce soit la relation client, les boutiques, les sites e‑commerce, les réseaux sociaux, toutes les interactions que le client peut avoir la marque sont consolidées dans un même écosystème, ce qui nous donne une vision fine de son parcours global », explique Jérémie Herrmann, Head of eCommerce & Digital Marketing chez Nespresso France.
Créer un relationnel client vertueux grâce au conversationnel
Nespresso place donc la mesure et l’analyse au cœur de sa stratégie relationnelle. La marque va au-delà, en tissant un lien sur le terrain avec ses clients. « On peut faire autant de mapping et de monitoring de data qu’on veut, si on n’a pas de vision concrète sur la réalité quotidienne du client, on ne peut pas délivrer d’expérience satisfaisante », explique Cyril Lamblard. Aujourd’hui, c’est par le conversationnel que la marque renforce son dispositif relationnel. « Cela fait déjà dix ans qu’on a intégré un agent conversationnel. Depuis un an, on a ajouté un chat communautaire. Cela nous a permis de tester des outils comme WhatsApp, mais il n’y a pas encore de modèle défini pour le contrôle des données avec le messaging. L’objectif pour nous est de créer un cercle d’échange vertueux avec nos clients en créant des moments d’échange. C’est un excellent canal d’interaction pour la connaissance client », estime Jérémie Herrmann.
Chez EDF, la tendance est à l’intégration de technologies pour renforcer les capacités opérationnelles du groupe. La maintenance prédictive et préventive des installations et des systèmes est un enjeu fort, avec une meilleure exploitation de la data et des jumeaux numériques. «_ Nous travaillons également sur l’intégration de la blockchain, pour identifier les bénéfices de cette technologie et la meilleure façon de l’intégrer aux processus actuels_ », explique Véronique Lacour.