Meet The Talent #12 – L’art et la matière

Organisée à l’initiative d’Adobe le 21 mars, en collaboration avec Le Laptop, la 12ème édition de Meet The Talent a accueilli trois artistes, venus partager leurs expériences, leurs inspirations, leurs parcours créatifs. Ils se jouent de la lumière pour donner vie à leur imaginaire, puisent leur créativité dans leur âme d’enfant ou réécrivent à leur façon une page de la culture pop américaine. Rencontres…

Premier talent à partager son histoire, Dorian Rigal aka Minuit, qui est revenu sur son parcours et sa construction en tant qu’artiste lumière et numérique. « J’ai grandi dans une ville de banlieue parisienne, à 10 km de Paris, avec une très forte urbanisation et sans verdure. C’est une étape importante pour moi et mon rapport à l’architecture et à la lumière », explique-t-il. Minuit a débuté son travail par l’architecture en s’intéressant à la façon dont la lumière était exploitée dans les espaces urbains, aussi bien le jour que la nuit : Paris, les villes périphériques, une place, un centre commercial, etc. « La maîtrise de la lumière permet de modifier le rapport à l’espace urbain. Quand sur une place publique, la lumière nocturne fait l’objet d’une réflexion de la part des architectes, avec des projections sur les murs, des parcours lumineux au sol, on contrôle et on manipule la lumière pour transformer l’appropriation du lieu par les gens », explique-t-il.

Dorian Rigal s’essaie au mapping et à la 3D pour amener un autre regard du spectateur sur les objets. Mais c’est avec la photogramétrie qu’il trouve le mode d’expression idéal pour sa vision d’artiste. Très utilisée dans le monde militaire, l’architecture, l’archéologie, cette technique consiste à mesurer un objet et son volume à partir d’une série de photographies, et de le reconstituer sur ordinateur. « On obtient un nuage de points, qui constitue la matière brute de ce que j’ai envie de travailler ensuite, soit en image, en 3D, dans un film, avec ou sans texture, etc. », confie-t-il.

Dorian Rigal a présenté ses résultats en architecture, en décomposant notamment le Palais de la Porte Dorée et les 2800 photos nécessaires pour reproduire le modèle, avant d’aborder la photogramétrie avec des êtres humains. « J’aime modifier la texture, la lumière et ajouter de la matière », explique Dorian Rigal. Oniriques, les œuvres de Minuit interpellent par leur étrangeté, la décomposition ou la recomposition du réel.

La créativité comme moteur au quotidien

Elsa Secco sait que tout est possible. « _Chez un enfant, l’échec ne veut rien dire. Il essaie de marcher, il tombe, se relève et recommence. En ne s’autorisant aucun échec, on tue la créativité car essayer, c’est être créatif _», assène-t-elle. Elsa Secco se destinait à devenir chef de projet, puis au terme de ses études, découvre le motion design. Elle s’installe en Australie, devient indépendante et cocrée le studio Eleven Keys. Elle est revenue sur les étapes de création d’un film représentant des visions chamaniques. Les astuces techniques occupent une part de tout processus, mais ici, ce sont surtout les défis créatifs qu’elle a souhaité présenter : recréer l’ondulation d’un serpent avec des mains, simuler le jeu d’une contrebasse à partir d’un simple fil et recréer image par image la sensation de contrebasse sur After Effects. « _Être créative dans ma vie personnelle me permet de l’être dans ma vie professionnelle. J’ai besoin de vivre des histoires pour nourrir mon imaginaire _», explique-t-elle.

De la pop américaine à la pub

L’imaginaire de Mike Stefanini, aka Atomike, est baigné de culture populaire américaine des années 70 jusqu’aux années 1990. Directeur artistique, Atomike a d’abord construit progressivement son style à travers les quelques 200 pochettes de disques qu’il a pu travailler, en se testant au graphisme, à la photographie, au collage, au montage, au dessin, etc. Sa passion pour la musique l’amène à créer le magazine Notorious. Passé par la publicité pour des grandes marques, il revendique son goût pour la culture populaire, dénuée de toute prétention : « J’ai créé par exemple une vingtaine de visuels pour les 60 ans de la marque Caprice des Dieux. J’aime bien l’idée de travailler pour des marques dites populaires, qui se retrouvent dans le quotidien des gens », dit-il. Il puise ainsi son inspiration dans ce quotidien, fait d’inconnus croisés dans le métro ou au détour d’une rue ou de paysages grandioses. Mais le vintage et la pop culture américaine forment le socle de son style. « J’aime bien faire sourire les gens. Je me suis amusé à détourner certains codes, en mélangeant les logos et les objets emblématiques de différentes marques américaines, toujours avec cette empreinte vintage que j’affectionne », explique-t-il.

Les illustrations d’Atomike sont faites de paysages américains iconiques, revisités avec l’iconographie d’un cinéma aujourd’hui disparu, gai, fun, coloré. On y retrouve un goût pour les voitures américaines, pour les néons, pour les grands espaces et la nature. « Quand je ferme les yeux, ce sont un peu des endroits où j’aimerai être », confie-t-il.


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Merci à tous ces talents d’être venus pour montrer leurs créations et présenter leur approche. Pour connaître les dates des prochains Meet The Talent, rendez-vous sur https://www.lelaptop.com/agenda/

Merci au Laptop, espace de coworking et de formation à l’UX Design, d’avoir accueilli cette nouvelle édition.